Les forces d'occupation israéliennes sont en train de jouer avec le feu. Et pour cause, les travaux que l'autorité des Antiquités israélienne entreprend depuis quelques semaines, sous prétexte d'installer « une nouvelle rampe d'accès », menacent dangereusement les fondations de l'esplanade des mosquées d'Al Aqsa. Une énième mais néanmoins grossière provocation des sionistes qui risque d'embraser davantage la région. Non content d'avoir spolié les Palestiniens de leur terre et de leur liberté depuis 1948, Israël se livre à présent à une attaque frontale contre tous les pays musulmans, en ce que ce lieu saint représente pour eux. C'en est, en effet, une agression caractérisée contre l'Islam et les musulmans en ce sens que lsraël vient d'écorcher leur foi à travers le sacrilège qu'il est en train de commettre. C'est sans doute la première fois que les forces d'occupation en Palestine s'attaquent à un symbole aussi important que la sainte mosquée d'Al Aqsa qui figure en troisième position en termes de sacralité après le Haram de La Mecque et la mosquée du Prophète à Médine. Encouragé par le laxisme des régimes arabes, Israël monte lentement mais inexorablement en cadence dans ses provocations, voire ses humiliations à l'endroit du peuple palestinien. Ironie du sort, les forces d'occupation ont exploité la journée d'hier durant laquelle les deux responsables palestiniens, le président Abbas et son Premier ministre Haniéh, étaient occupés… dans la lointaine Makkah à régler leurs différends, pour mettre en branle leurs gros engins à l'assaut des murs de l'esplanade d'Al Aqsa. Il a fallu que les moteurs des bulls vrombissent pour que la Ligue arabe consente enfin à « pondre » une déclaration pour dénoncer les travaux entrepris par Israël près de l'une des entrées de l'esplanade des Mosquées à El Qods. « L'organisation suit avec une inquiétude et une colère extrêmes les atteintes continues (...) aux lieux saints musulmans et chrétiens à Jérusalem », lit-on dans le communiqué rendu public hier. La Ligue « dénonce l'acte criminel commis actuellement par les autorités de l'occupation israélienne » et « demande l'arrêt de cette agression israélienne (...), parce que le fait de toucher à la mosquée d'Al Aqsa équivaut à toucher la foi de tous les musulmans du monde ». L'organisation lance un appel à « toutes les organisations internationales concernées, en particulier l'Unesco et le secrétaire général de l'ONU (...), à assumer immédiatement leurs responsabilités pour mettre fin à cette agression israélienne ». Sacrilège ! Cela étant dit, même si la tonalité du communiqué traduit, du moins textuellement, une réelle préoccupation, il n'est pas sûr que ce cri soit entendu par ses récepteurs, pas plus peut-être par les pays musulmans eux-mêmes. Le fait est que cette entreprise israélienne d'attenter à l'un des trois lieux saints de l'Islam qui dure depuis plusieurs semaines n'a soulevé aucune opposition ou indignation des dignitaires arabes. Et les cris de cœur des Palestiniens sont étouffés par le bruit des engins de l'occupant israélien et le crépitement des balles échangées entre les partisans du Fatah et du Hamas qui ont du mal à s'entendre sur un minimum vital. Ce contexte de conflit interne a sûrement encouragé les stratèges de Tel Aviv à aller de l'avant et à braver l'interdit. Cette violation éhontée du Haram a fait réagir l'ambassade de Palestine à Alger qui craint, à juste titre, la destruction de la mosquée d'Al Aqsa et les vestiges islamiques avec elle. Dans un communiqué rendu public hier et baptisé « Appel d'Al Aqsa », l'ambassade dénonce ce crime et attire l'attention sur « la dangerosité de cette atteinte aux lieux saints de l'Islam et du christianisme à Jérusalem ». Elle lance également un appel pressant aux institutions arabes et islamiques, à la communauté internationale, à l'OCI, au comité d'Al Qods, à la Ligue arabe et à l'Unesco à se « mobiliser rapidement pour stopper ce crime israélien de nature à éloigner l'espoir de paix dans la région ». Le même appel a été lancé hier par Ismaïl Haniéh, le Premier ministre palestinien, et le roi du Maroc, Mohammed VI, en sa qualité de président en exercice du comité islamique Al Qods issu de l'OCI.