La moitié des locataires de la cité des « frères Hasni », à l'extrémité sud de la ville d'El Bayadh, continue, plus de cinq mois après la remise des clés de leurs appartements, de s'en remettre à des expédients pour pallier à l'absence du plus simple des équipements domestiques qui rend cet espace habitable. Attribués dans un cadre social, au cours du mois de septembre dernier, ces logements au nombre de 111, ont été pour la plupart occupés, sans que le maître de l'ouvrage se soit, au préalable, préoccupé d'émettre des réserves sur les travaux qui restaient à réaliser. Et les bénéficiaires, les premiers moments de soulagement passés, se rendront vite compte qu'ils ne pouvaient, décemment, loger sous ces toits. Puisque sans eau courante, ni électricité et encore moins le gaz de ville, ces abris ne différaient en rien des taudis qu'ils ont quittés. Les moins exigeants feront contre mauvaise fortune bon cœur en se contentant du peu qu'ils avaient trouvé, et les bonnes vielles recettes de la débrouille pour faire le reste. Quant au plus entreprenants, ils étendront des lignes électriques grâce à la bienveillance de voisins compatissants et introduiront quelques aménagements légers pour s'installer aussi confortablement que possible. Les autres préfèreront différer leur déménagement en attendant que les conditions s'améliorent d'elles mêmes ; rendant visite, de temps à autre, au quartier pour s'enquérir de la situation. Promesses Depuis, tous se sont accordés, pourtant, à interpeller l'Office de Promotion et de Gestion Immobilière, la SONELGAZ et la régie des eaux afin qu'ils consentent à effectuer les raccordements nécessaires à la vie des foyers. En vain. Ni les multiples requêtes adressées à ces services, ni les va-et-vient incessants qui ont débouché souvent sur des promesses, n'ont abouti à la satisfaction de ces doléances. Alors que les locataires ont, depuis lors, honoré toutes les parts du contrat et réglé les redevances dues à la pose de compteurs, aucune esquisse pour le règlement de ce contentieux n'a été réellement amorcée. Et, ajouteront-ils, pas même une niche pour recevoir ces appareils n'a été prévue. Le raccordement en gaz naturel est la question qui taraude le plus l'esprit de ces infortunés, obligés, dans le plus complet dénuement, de subir les froides nuits d'hiver : la colonne montante qui devrait garnir les cages d'escaliers pour la distribution de gaz ne sera pas prête d'être installée, étant donné que le cahier des charges élaboré par le promoteur n'y a pas fait mention et devrait faire l'objet d'un avenant. Les services concernés, eux, affirment avoir réalisé l'essentiel des travaux qui consistent à alimenter le quartier en eau et en électricité. Pour peu que les habitants patientent les 15 jours à venir, nécessaires aux raccordements individuels. Autant de nuits glaciales en perspective.