Devant la montée des inquiétudes en Europe par rapport à la sécurité des approvisionnements en gaz, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a mis en exergue à Madrid l'esprit de partenariat qui anime l'Algérie dans ses relations énergétiques avec l'Europe, soulignant sa fiabilité et son rôle dans la sécurisation des approvisionnements. Lors d'une conférence de presse donnée à l'issue d'une visite dans la capitale espagnole, M. Khelil a d'abord souligné que l'Algérie a fait une importante contribution à la sécurité de l'approvisionnement énergétique de l'Europe. En 2006, les exportations gazières de l'Algérie vers l'Europe ont représenté 97% du volume total (de ces exportations), soit 61 milliards de mètres cubes, a-t-il indiqué, cité par l'APS. Depuis 2002, Sonatrach a fortement contribué à l'émergence de nouveaux acteurs sur le marché européen, a-t-il ajouté, donnant l'exemple de 16 nouveaux projets dans lesquels Sonatrach est en partenariat avec plusieurs autres compagnies sans tenir la majorité de contrôle dans le capital. Il a notamment cité le projet de gazoduc Medgaz, dans lequel Sonatrach détient 36% du capital ou le projet Galsi où elle est actionnaire à hauteur de 33%. « Dès le départ, nous avons décidé que ces gazoducs devaient être construits et gérés en commun avec des partenaires. Je crois que c'est un exemple unique dans le monde pour les pays producteurs de gaz », a-t-il déclaré. S'agissant de la coopération énergétique avec l'Espagne, il a observé que l'Algérie a un rôle très important dans l'approvisionnement de ce pays, rappelant que durant les hivers 2003-2004 et 2004-2005, l'Algérie a répondu favorablement à la demande exceptionnelle de ses partenaires espagnols en fournissant des volumes additionnels grâce à la flexibilité GN/GNL dont dispose Sonatrach, qui aurait pu, a-t-il dit, « ne pas répondre et créer des prix très élevés pour tirer profit de la situation ». Passant en revue le partenariat avec l'Espagne, il a évoqué les nombreux projets en cours de réalisation, tels que Medgaz et Gassi Touil et les investissements de Sonatrach en Espagne à travers les stations de regazéification. Il a noté, en outre, que Sonatrach a contribué à l'ouverture du marché du gaz en Espagne « à travers la conclusion de plusieurs contrats de fourniture de gaz avec de nouveaux opérateurs sur le marché espagnol : Iberdrola, Endesa et Cepsa ». Concernant la société créée par Sonatrach pour commercialiser le gaz en Espagne, Sonatrach Gas Comercializadora, il a précisé que cette société injectera dans le marché espagnol, directement ou par le biais d'autres compagnies, un volume 2,9 milliards de mètres cubes, soit 16% de la totalité des approvisionnements de l'Algérie et 7% de tout le gaz distribué en Espagne. Il ne s'agit donc pas de monopole et de position dominante comme cela est prétendu dans certaines informations de presse, a-t-il souligné, ajoutant qu'elle favorisera en outre des prix plus compétitifs sur le marché, ce qui se répercutera positivement pour le consommateur espagnol.