Le projet immobilier d'une tour de six étages, à la cité des jardins, est réellement compromis, si l'on se réfère à la décision exécutive prononcée par la Cour de Tlemcen qui a ordonné l'arrêt immédiat des travaux. Un huissier de justice a été dépêché chez le promoteur pour l'exécution de la décision de justice. Le maître des lieux, selon les documents en notre possession, a refusé de signer, se contentant de répliquer en ces termes : « Notre entreprise effectue les travaux d'une manière réglementaire ». Nous-nous sommes déplacés, à notre tour, chez ledit promoteur pour rapporter sa version des faits. « infraction au code de l'urbanisme » Il a courtoisement promis de mettre à notre disposition toutes les pièces administratives en sa faveur. « Je vous les ramènerai à votre bureau », a-t-il dit. Mais, depuis, nous n'avons rien reçu. Nous l'avons relancé à plusieurs reprises par téléphone et malgré les rendez-vous fixés par lui, il ne s'est toujours pas présenté. En fait, selon les habitants protestataires, le projet n'aurait jamais été contesté s'il ne renfermait pas des anomalies. « Pour le permis de construire et les plans déposés, ils ne précisent pas le nombre d'étages, ni le type de construction en étages, c'est à peine si l'article 1 stipule une construction de 14+3 logements et commerces. L'article 6, quant à lui, indique que le permis de construire est délivré avec la réserve de respecter le voisinage, ce qui n'est pas le cas et nous le prouvons. Enfin, les plans remis avec le dossier du permis de construire font état d'une dimension erronée : la largeur de la voie publique avec les voisins est de 8 mètres et non de 10 mètres, tel qu'il ressort sur les plans. Et tout cela est une véritable infraction au code de l'urbanisme », affirment les habitants dont la plus touchée est la veuve Mme Boukhrissi, qui est vraiment « submergée » par l'immeuble en question, en ce sens que la tour est érigée à seulement 2 petits mètres de son domicile. Et de s'interroger : « Pour quelles raisons les services de l'urbanisme et de l'APC ont délivré un permis de construire pour la réalisation d'un immeuble qui ne répond pas aux normes de la réglementation urbanistique. A Tlemcen, les immeubles bâtis récemment l'ont été en R+5, en conformité avec le code de l'urbanisme ». Selon eux, ni les services de la protection civile, ni ceux de la Sonelgaz, de la CTC et encore moins l'inspection de l'environnement n'ont été consultés pour émettre leurs avis respectifs sur un immeuble de cette taille. Dans une lettre ouverte aux hautes autorités de l'Etat, les riverains dénoncent ce qu'ils appellent « un massacre urbanistique à Tlemcen ». Ce qui rend cette affaire encore plus « obscure », c'est le manque de communication de toutes les parties, à l'exception des habitants qui ne demandent que « notre droit le plus légitime ». Et à l'Etat de défendre le sien. A l'heure qu'il est, en dépit de la décision de justice et des avertissements de l'huissier, les travaux continuent toujours. Affaire à suivre...