A l'instar de Constantine et Grenoble, de Annaba et Dunkerque ou encore de Bou-Saâda et Roubaix, Biskra et Tourcoing poursuivent une dynamique de rapprochement entamée en 2004, après qu'une délégation de l'APC de Biskra a effectué, sur invitation de son homologue tourquinoise, une visite dans cette ville moyenne du nord de la France, située dans un bassin minier et qui compte un nombre important d'habitants d'origine algérienne. Dans la perspective de définir les contours d'une coopération qui dépasse le cadre d'un simple jumelage entre les deux municipalités, et de lui faire suivre l'itinéraire le plus orthodromique possible, l'APC de Biskra a convié J. P. Balduyck, député-maire de Tourcoing et son épouse, M. Kheddar et J. C. Dubois, respectivement, adjoint au maire et directeur général des services à la mairie de Tourcoing, à un séjour les 11, 12 et 13 février, durant lequel ils ont pu se faire une idée globale des potentialités économiques, touristiques et agricoles de la région. Les convives ont découvert à Tolga les palmeraies qui produisent la meilleure datte du monde (Deglet Nour) et des exploitations agricoles où ils constateront de visu la « précocité des primeurs ». A Lichana, ils ont été reçus avec faste et honneur et ils y ont dégusté un méchoui sous une kheima. A Aïn Bennaoui, ils visiteront le centre de recherche agronomique avant de se rendre au Hammam Salihine, où ils profiteront d'un bain curatif dans les eaux sulfatées et chaudes de ce célèbre complexe thermal. Ils déambuleront dans les rues de Sidi-Okba et visiteront son ancestrale mosquée. Après l'université M Khider, ils se sont entretenus avec des responsables et des directeurs d'hôpitaux et de laboratoires de recherche, d'écoles primaires et de centres d'apprentissage. Après avoir fait un crochet vers une exposition organisée par les associations les plus actives de Biskra, les deux maires auront un long entretien avec un panel d'opérateurs économiques, les directeurs des chambres du commerce, de l'artisanat et du tourisme et des responsables d'associations sportives et culturelles. Ce sera l'occasion pour le maire de Tourcoing d'exprimer son immense joie d'être à Biskra et sa volonté de développer les échanges avec les Biskris. Il précisera en substance : « Je suis horrifié par le racisme et je préfère investir dans la république et la fierté des origines. Il y a seulement 35 ou 40 collectivités locales françaises qui entretiennent des relations plus ou moins abouties avec des collectivités algériennes. Je tiens à ce que Tourcoing et Biskra soient les précurseurs d'une coopération exemplaire et d'un partenariat qui touchera des domaines aussi variés que l'échange des expériences et des savoir-faire en termes de gestion de la cité, les activités sportives et culturelles pour les jeunes, la formation des agents et cadres municipaux, le commerce, l'artisanat, l'agriculture et le tourisme. Les agences de tourisme françaises et européennes offrent toutes les destinations, sauf l'Algérie, les centrales d'achats et les grandes surfaces vendent des produits qui viennent du monde entier, sauf de l'Algérie. » Il ajoutera aussi ceci : « Nous avons des préoccupations communes et j'ai la volonté de développer les échanges entre nos deux villes qui doivent être réceptives aux problèmes environnementaux, liés aux traitement des ordures ménagères, à la limitation de la pollution en ville, au développement des transports publics et à l'amélioration continue du cadre de vie des citoyens. » Les opérateurs économiques et les directeurs présents saisiront l'occasion pour évoquer les restrictions et les difficultés à obtenir un visa dans des délais raisonnables, afin de pouvoir rencontrer des interlocuteurs et définir ensemble le meilleur mode de coopération et concrétiser ainsi une « Charte d'amitié » , souhaitée par les édiles respectifs de Biskra, S. Nehaili et de Tourcoing, J. P. Balduyck, qui, il faut le dire, ont la ferme intention de concrétiser leur ambition d'être des « villes amies ».