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La politique sur fond de jeu
Publié dans El Watan le 17 - 10 - 2004

A en juger par le méli-mélo qui caractérise le paysage politique actuel et, par aussi, le désemparement de ce qu'il est devenu communément admis d'appeler la classe politique ou de façon plus considérée, l'élite, il y a lieu d'afficher son impuissance à émettre un quelconque pronostic sur le devenir de la politique nationale.
Et si, par pur jeu, il en vient à quiconque de téméraire d'en tenter l'expérience, qu'il faille simplement s'attendre à buter sur l'inanité de l'effort. Car, si le fait de s'arrêter à la contemplation des faits et gestes politiques permet de noter que tout est bien dans le meilleure des mondes, en revanche, disséquer la situation est une bien belle gageure ! Le champ politique est confus mais paradoxalement ordonné dans sa configuration superficielle. Ce qui rend davantage l'analyse ardue, eu égard aussi au brouillard qui l'entoure à cause de l'instabilité de la vision politique et à la versatilité du comportement. Combien de fois, des politologues de renom se sont retrouvés sous la douche écossaise avec parfois en prime, une remise en cause de leurs acquis personnels. Signifierait-il que cette discipline, ésothérique certes, mais nullement réservée, qu'est la politique, soit subitement le fait de la science infuse ? Il semble qu'il est question, dès lors que même l'illustre anonyme possède le « potentiel » de figurer aux avant-postes dans le gotha politique national. Faut-il aussi se résoudre à l'idée que désormais, les exigences en termes de prérequis académiques ou du moins théoriques et le cumul d'expériences sont pour ainsi dire relégués aux temps prescrits ? Apparemment, c'est le cas, puisque les critères normatifs sont dans beaucoup de cas supplantés par d'autres, autrement plus contraignants que sont l'audace et l'effronterie, mais qui semblent convenir parfaitement à une ascension fulgurante et sans cause ! D'ailleurs, et pour preuve, ce qui se passe au FLN illustre on ne peut mieux l'absence de considérant idéologiques. On passe sans coup férir d'un camp à un autre, ne se formalisant pas sur l'attitude à tenir devant le ballottage de l'idéal politique, et l'aspiration personnelle doit-elle être congrue. L'ego est en passe de régner en maître, peu importent les conventions sociales ! Le choc des idées, la vision plurielle et la nécessaire contradiction positive sont systématiquement écartés pour laisser libre cours à un opposionnisme béat. Ne peut avoir qu'un esprit étriqué, celui qui appelle ce postulat par ce néologisme politique qu'est le redressement ! Alors qu'étymologiquement, cela veut dire remettre à la verticale une ligne distendue. Redresser quoi par quoi ? A supposer qu'il en soit ainsi, que proposent les redresseurs à part le fait de s'agripper aux manches du président de tous les Algériens ? N'est-ce pas une façon détournée de semer la discorde nationale en s'appropriant l'aura du président ? En plus, que de vouloir assouvir sa vengeance, le redressement reste aux antipodes de la réconciliation nationale, ce qui place de facto les redresseurs en contradiction avec le président. Il est donc normal qu'il soit devenu courant depuis l'avènement de ce fléau politique d'écouter ou de lire des déclarations et qu'ensuite, il y est emboîté des volte-faces sans crier gare. Tout comme il devient « sensé » - pour des raisons de sauvegarde d'acquis personnels - d'entacher ses positions par des revirements du tout au tout ! Bref, tout est alors possible dans cet espace truffé de tartufes. C'est sans doute là le prix fort amer que l'Algérie est en train de payer au pluralisme politique obtus. La suppression des barrières morales et l'effacement des quelques traces qui délimitent le territoire du possible ont mis fin à la rigueur du contrat sociopolitique. Les itinéraires politiques sont envahis par un surcroît de flou, balayant de ce fait les balises susceptibles d'indiquer à chacun des acteurs politiques, la notion d'orientation. Il n'y a plus de raisons de rester pantois devant un « partisan » de province quand il tourne casaque ! Plus on est de sans-gêne, plus la croisière s'amuse pourvu simplement que le bateau ne chavire pas. Cette atypie du comportement politique se trouve même encouragée tant il est lucratif de s'en inspirer pour s'en nourrir. Les pratiques qui en découlent n'engagent en rien leurs auteurs à part négligemment le fait de perdre de sa crédibilité mais cela paraît à la queue des préoccupations. Voici ci-après, quelques locutions désormais consacrées par un récent glossaire à adapter à la nouvelle réalité politique. C'est par les actions de paraître circonstanciellement, feindre l'attention, plier sans casser, oser la courbette japonaise, s'aplatir à souhait, rebondir sur ses pieds, faire une déclaration, se rétracter, virer à 180°, se resituer, soutenir utile, faire défection, etc. La liste est longue et ça n'est là qu'un aperçu. Voilà à l'aide de quoi l'on peut identifier la plupart des intervenants dans la politique - c'est plus approprié que politique - dans cet univers libre d'accès. C'est également pour ou à cause de cela que nombreux parmi ceux qui s'y trouvent sont obnubilés vaille que vaille par un individualisme éhonté. Quelques vues de l'esprit feront valoir cet imbroglio par la plus insolente et injurieuse des répliques, à savoir l'interprétation des autres. Et au cas où leur argumentaire ne tiendrait pas, on se rabat sur le sempiternel intérêt supranational. C'est salvateur comme échappatoire. Entre temps et sans scrupules, on ne s'embarrasse point de pudeur à contracter alliances et coalitions fondamentalement antinomiques. Et c'est donc le discours fort prononcé en « oui mais », atermoiements et alternant tantôt la rigueur tantôt la légèreté dans le verbe. Même les partisans de récentes formations politiques dites au demeurant lilliputiennes, par conséquent aux balbutiements de l'apprentissage, font par émulation ou suivisme dans l'incohérence. Bien sûr qu'il s'en trouvera toujours quelques adeptes de la duplicité politique et de l'équilibrisme sans filet, de rétorquer qu'il ne s'agit que d'un recadrage du cursus politique de leur formation, sans conséquences négatives sur les valeurs intrinsèques ! Raisonnablement, les concepts subissent un galvaudage érosif du sens et de la portée originelle. Difficile de faire la nuance ! Les idées sont réduites à leur plus simple expression, à l'écart de la confrontation doctrinale. Quelques politiques mais en fait d'imposture trouvent un malin plaisir à pousser l'exagération à son paroxysme, arguant que la pratique politique exige de renier toute forme de bonne conduite sous le ridicule prétexte qu'elle est amorale ! Pour ces politiques en herbe, la morale signifie un vocable depuis longtemps tombé en désuétude ! Toujours est-il qu'il faut, selon eux, résumer l'exercice politique à une activité expurgée de l'élément essentiel qu'est la probité intellectuelle. Voilà approximativement et par supputation une modeste ébauche d'une réponse à la tendance à la médiocrité. Dire qu'il est aisé de faire de la politique pour peu qu'il soit clair qu'elle exprime un ensemble d'idées et de pratiques régissant un mode d'exercice de l'autorité selon la règle codifiée dans le cadre d'un débat nécessairement contradictoire. Ainsi, la démocratie en souffrira moins et ce sera aussi un stimulant pour la recherche constante d'approches aux fins d'une meilleure gouvernance.

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