Après avoir appelé, dans un premier temps, à boycotter «massivement» le scrutin du 8 avril prochain, le Front des Forces Socialistes (FFS)revient cette fois à la charge et invite les candidats en lice à rééditer le scénario des présidentielles de 1999 pour «laisser Bouteflika face à son ego et démasquer ainsi cette énième supercherie électorale». Dans une déclaration parvenue hier à notre rédaction et signée par son premier secrétaire national M.Djoudi Mammeri, le FFS considère que les jeux sont faits et que la reconduite du Président sortant, Abdelaziz Bouteflika en l'occurrence, à la tête de la magistrature ne fait plus aucun doute. Raison pour laquelle, lit-on dans la missive, les responsables du parti qui se disent partisans de la compétition politique saine, n'ont eu de cesse d'appeler les citoyens à refuser «activement» cette «mascarade électorale». Car, le boycott de l'élection présidentielle signifie, aux yeux des militants du plus vieux parti de l'opposition, le refus de la population de participer aux fausses solutions. C'est aussi, une façon d'ouvrir de nouvelles perspectives démocratiques pour l'avènement de la deuxième République fondée sur la volonté populaire et pour laquelle milite le parti d'Aït Ahmed. D'autre part, le premier secrétaire national du FFS s'insurge contre les «pressions policières» qui s'exercent actuellement sur ses militants et les interdictions et entraves administratives contre les activités de son parti. Il dénonce à cet effet «le silence complice» des candidats à la magistrature suprême. Dès lors «que devient le libre choix des citoyennes et des citoyens soumis à la contrainte et aux conditions d'un pareil dispositif de manipulation?» s'interroge-t-on dans le communiqué. Fidèle à ses positions politiques, le FFS dresse un tableau noir de la scène politique notamment à l'approche du scrutin présidentiel. Le climat politique étant la résultante des opérations de manipulation, de fraude électorale, de corruption...a cédé à la polémique «ordurière» et à la surenchère populiste face auxquelles les citoyens assistent souvent impuissants. «Le pays s'enfonce dans une crise politique profonde. Les luttes acharnées au sein du sérail (...) aiguisent les angoisses des citoyens», est-il noté dans la déclaration.