Les Allemands et les Français restent toujours réticents et ne se sont pas beaucoup investis dans l'opération de privatisation. Le ministre des Participations et de la Promotion des investissements (Mppi), M.Abdelhamid Temmar, se rendra, mardi prochain, à Munich (Allemagne), pour une visite officielle de deux jours, à l'invitation du ministre bavarois de l'Economie. C'est ce qu'indique le Mppi dans un communiqué repris par l'APS. Selon cette source, M.Temmar présidera, à l'occasion, la séance d'ouverture d'un forum économique sur l'Algérie, organisé à l'initiative des autorités de la Bavière, la Chambre de commerce algéro-allemande et la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci). Ce rendez-vous prévoit une forte participation des chefs d'entreprise et de responsables de haut niveau. Le ministre mettra à profit son séjour en Allemagne pour rencontrer les hommes d'affaires allemands intéressés par la privatisation des entreprises publiques et l'investissement en Algérie, ajoute le communiqué. Ainsi, cette conférence constitue un rendez-vous à ne pas rater pour le ministre qui s'efforce, depuis des années déjà, à convaincre les investisseurs étrangers, plus précisément les Européens, à investir en Algérie. Les démarches du ministre des Participations et de la Promotion des investissements pour attirer les investissements étrangers ne datent pas d'aujourd'hui. Les responsables algériens, le chef de l'Etat à leur tête, ont participé à la plupart des forums économiques organisés dans les quatre coins de la planète, en Suisse, à Singapour aux Etats-Unis, en Italie, en France et en Belgique. Mais cette fois-ci, la mission de Temmar sera un peu délicate et plus difficile vu les résultats obtenus jusque-là par le processus de privatisation des entreprises qui restent en deçà des attentes. M.Temmar l'a lui-même avoué: le processus de privatisation avance doucement au rythme de 20 entreprises par mois seulement. Durant quatre mois, le département de Temmar n'a pas réussi à solder, au moins, le tiers du lot programmé avant la fin de l'année. Aussi, le gouvernement est en train de revoir la liste des entreprises programmées dans l'agenda de Temmar et qui étaient considérées jusque-là éligibles à la privatisation. C'est le cas notamment des hôtels El Aurassi et El Djazaïr (ex-Saint Georges), mais aussi de la Banque nationale d'Algérie (BNA) et la Banque extérieure d'Algérie (BEA). Ces deux banques vont connaître plutôt une opération profonde de modernisation. Comme c'est le cas d'ailleurs du lot d'entreprises industrielles publiques, lesquelles étaient proposées à la privatisation avant que l'Etat ne revoit sa copie en décidant de garder sous la main ces entreprises. Ce qui laisse pour le patron du Mppi d'avoir sous la main un nombre limité d'entreprises à privatiser et, du coup, à proposer. Il faut dire aussi que les investisseurs étrangers, notamment les Allemands et les Français, restent toujours réticents et ne se sont pas beaucoup investis dans l'opération de privatisation. C'est d'ailleurs le constat établi par le président du Club algérien des entrepreneurs et investisseurs (Ceimi). Temmar réussira-t-il à convaincre les hommes d'affaires allemands à venir investir en Algérie?