Plus de 37 000 vieux migrants ou « chibanis », parmi lesquels 20 000 Algériens, vont cesser d'être des « célibataires géographiques » et pourront enfin vivre normalement avec leur famille, dans la quiétude et la sérénité. En effet, l'Assemblée nationale française a adopté, en deuxième lecture, à l'unanimité de ses membres, dans la nuit de mercredi dernier, le projet de loi portant sur l'aide à la réinsertion des vieux migrants dans leur pays d'origine (France Actualité du 19 février 2007, ndlr), après le vote unanime du sénat du 1er février 2007. Ce projet comporte deux articles : le premier article crée une « allocation de réinsertion familiale et sociale des anciens migrants » réservée à toute personne étrangère de plus de 65 ans, résidant depuis plus de 15 années en France. Le montant de cette allocation sera calculé en fonction des ressources du demandeur, mais ne sera en aucun cas inférieur au minimum vieillesse. Aucun « chibani » ne perdra donc d'argent. En outre, aucune condition de résidence en France n'est plus imposée. Les anciens migrants pourront rentrer au pays d'origine comme ils le souhaitent, y rester le temps qu'ils veulent. La « réversibilité » est même prévue. En effet, les « chibanis » pourront changer d'avis s'ils souhaitent revivre définitivement en France et abandonner les allers-retours, puisqu'ils conservent leur carte de résident. Le second article concerne l'accès aux soins. Les vieux migrants restent couverts par le régime général de sécurité sociale et ils peuvent donc se faire soigner lorsqu'ils sont en France, quelle que soit la durée de leur séjour. Proposé par le ministre de l'Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement, Jean-Louis Borloo, ce dispositif constitue un acte d'équité et de reconnaissance envers une catégorie de migrants qui ont consacré leur force de travail au développement de l'économie de leur pays d'accueil. Et qui, une fois devenus vieux, se sont repliés dans la solitude d'une chambre de foyer ou d'hôtel pour célibataires.