Ailleurs, dans d'autres pays du monde, le temps des soldes s'est achevé. A Annaba, c'est le contraire qui se produit. D'à peine quelques-uns ces dernières années, les « soldeurs » se sont multipliés. On solde tout, même les meubles, les produits électroménagers et de bureautique. En l'absence de tout contrôle ou parce que les services concernés se sont mis au travail soldé, les magasins de solde ouvrent à travers les artères de la ville. C'est à grand renfort de banderoles, écriteaux et même d'enseignes lumineuses placés sur la devanture, la vitrine, le comptoir et à l'extérieur que l'on invite le consommateur à venir acheter des produits « soldés ». Ainsi, durant les quatre saisons, des commerçants « spécialisés » dans le solde à leur convenance proposent effets vestimentaires, chaussures et produits cosmétiques. Ce solde n'est pas conforme à ce qu'il devrait être à savoir une réduction du prix de vente variant de 10 à 50%. Au contraire, ce prix est majoré à la tête du client. Que ce soit sur le Cours de la Révolution, les rues Ibn Khaldoun, Emir Abdelkader… Rien n'indique une différence de prix par rapport à celui d'acquisition ou initialement fixé à la vente. Ni la direction du commerce de la wilaya et encore moins une quelconque association pour la défense du droit du consommateur ne sont intervenues. Pourtant, la loi régissant les opérations de solde existe et ses dispositions sont claires. Le consommateur ne les connaît pas et reste dubitatif. Il sait que cette loi est éparpillée dans des tiroirs de bureaux poussiéreux. Sur le terrain, rien n'indique que les inspecteurs du commerce l'ont appliquée. Pas un seul détaillant ou grossiste affichant de fausses « soldes » n'a été interpellé. « Je n'ai pas à mettre l'ancien prix puisque même le réel je ne l'affiche pas et je ne l'afficherai pas car n'ayant pas de factures. Ces dernières ne sont jamais établies par nos fournisseurs. Ils sont en majorité des spécialistes de l'importation par conteneurs que l'Etat ne contrôle jamais. Ils ne paient aucun impôt. Chacun a compris les règles du jeu. Le règne de la tchipa n'est pas prêt de s'achever dans notre pays ».