Le 18e anniversaire de la mort de l'écrivain Mouloud Mammeri a été timidement commémoré dans son village natal Ath Yenni. La journée d'ouverture, qui s'est déroulée hier dans l'espace culturel Mouloud Mammeri, n'a pas été à la hauteur de la dimension de la grande figure des lettres algériennes. Toutefois, le grand mérite des festivités revient à l'association Tiliwa qui, contre vents et marées, essaye de valoriser le patrimoine légué par Mouloud Mammeri. Aussi, la particularité de cette célébration est la présence d'une troupe du Gourara (Timimoun) invitée à présenter l'Ahellil. C'est une nouveauté attendue de manière singulière. Les ponts sont établis entre la région du Gourara et de la Kabylie à travers une troupe de 16 personnes. Pour rappel, Mouloud Mammeri avait réalisé une étude qui a duré huit ans sur les ksours du Gourara qui est en fait un précieux document sur la culture ancestrale locale en perdition. Cette année, mis à part quelques responsables et élus locaux, les hommes de lettres et des arts étaient étrangement absents à la cérémonie d'ouverture. Pour un membre de l'association Tiliwa, cette remarquable défection serait due à la lassitude des uns et à l'indisponibilité des autres. Dans tous les cas, les engagements pris l'année dernière d'organiser un colloque scientifique et la mise sur pied de la fondation Mouloud Mammeri ne sont pas tenus. « Pour ce qui est de la fondation, cela dépend essentiellement de la famille Mammeri. Son fils, qui est établi en France, hésite à concrétiser le projet en raison des tiraillements politiques actuels », confie un membre de Tiliwa. Les festivités s'étaleront jusqu'au 2 mars prochain. Des chorales, des représentations théâtrales, des expositions et des conférences sont au menu des activités.