Déni de transparence et entraves au libre accès à l'information ont, sûrement, encore de beaux jours devant eux à El-Bayadh. L'attitude, ce mardi, du directeur de la station radiophonique locale est, à ce propos, édifiante sur la nature des accointances qui sont privilégiées pour contenir le besoin d'information dans un cadre expurgé de l'expression opposée qui tente de bannir la suffisance béate. L'émission hebdomadaire « Le Forum du jeudi », à laquelle sont habituellement conviés les correspondants de la presse écrite, a été l'occasion, cette fois pour ce responsable, de décréter l'exclusion de certains d'entre eux pour le délit d'indocilité ; leur faisant subir l'humiliation d'être éconduits sur le seuil des studios par l'agent de sécurité qui, exhibant la liste des quatre seuls invités tolérés par la direction, leur enjoindra l'ordre de tourner les talons. Situation d'autant plus inattendue que ces journalistes au nombre de six n'étaient pas toujours astreints à montrer patte blanche, avant de participer, au coté de l'hôte du jour, à un jeu de questions et de réponses, après la présentation succincte de son secteur. Même que l'animateur insistait souvent auprès de la plupart des représentants de la presse, les priant de se présenter chaque mercredi à 15 heures, sans qu'il soit nécessaire, au préalable, d'être muni d'une invitation. L'accord tacite reconduit régulièrement s'accommodait du différé, alors que les instructions de la centrale, en la matière, recommandent la délocalisation en extérieur la diffusion instantanée des débats. La veille, certains d'entre eux seront informés par téléphone que la séance d'enregistrement était avancée d'une journée ; non sans avoir reçu l'assurance que le reste des reporters sera contacté de la même manière. Rendez-vous qui avait présenté un réel intérêt étant donné qu'il était question de passer en revue, avec le directeur de la Santé, un domaine de la plus haute importance pour la population. Tel n'était certainement pas l'intention du directeur de la station qui remplacera ce dernier par celui de la Sonelgaz et ordonnera à ses subordonnés de filtrer les entrées pour réduire le nombre d'intervenants et autant les mises au point embarrassantes. Craintes injustifiées vu que l'émission pouvait être aisément censurée pour éviter de mettre quiconque sur la sellette ; puisque telle semble être redevenue la norme en matière d'information locale, devant l'ampleur des griefs qui peuvent être soulevés par le citoyen à travers les correspondants. Le collectif, outré par ces attitudes visiblement prémédités et mûris depuis quelques temps déjà, rédigera un communiqué pour porter ces agissements à la connaissance du public promettant de ne pas s'en tenir à cette unique prise de position pour défendre le droit constitutionnel du citoyen à l'information.