L'Entreprise nationale de boulonnerie, coutellerie, robinetterie et éviers (BCR), dont le siège social est implanté à Sétif, joue, en matière de lutte contre la contrefaçon qui lui a causé d'énormes préjudices financiers notamment, un rôle de pionnier. Séitf : De notre bureau L'entreprise compte trois filiales : ORSIM (société des industries mécaniques et accessoires) basée à Oued Rhiou où elle produit de la boulonnerie et robinetterie, ORFEE (entreprise de production d'article en inox et orfèvrerie) fabricant à Bordj Menaïel de la coutellerie et éviers de cuisine ainsi que SANIAK (société de fabrication d'accessoires industriels et sanitaires) de Aïn El Kebira intervenant dans le même créneau que celui de Oued Rhiou. Mais elle souffre du phénomène de la contrefaçon qui prend des proportions alarmantes. " Le préjudice causé à l'entreprise dépasse le cadre financier. C'est l'image de marque de BCR qui est ternie par ces fraudeurs sans foi ni loi ", précise M. Bendjelloul, le directeur de la communication et du marketing de l'entreprise. La coutellerie, qui était plus au moins épargnée par les initiateurs, rejoint la robinetterie qui a enregistré en matière de contrefaçon des modèles, dessins et marques protégés, dix neuf fraudes dont cinq concernant des produits de gaz qui mettent en péril la vie des consommateurs " floués ". Sollicité depuis 2002 à propos de dix affaires, l'appareil judiciaire de différents coins du pays, a, et à sept reprises, " débouté " BCR qui ne manque pourtant ni de preuves ni d'arguments impliquant les opérateurs incriminés. Les procédures de poursuites et d'expertise qui demandent du temps ne permettent pas actuellement de réparer le préjudice et d'épingler le cas échéant les fraudeurs ne manquant ni de subterfuges ni d'astuces pour mettre hors de portée la marchandise " made in Orient ". Pour atténuer les effets pervers de la concurrence déloyale générée par l'imitation frauduleuse, les managers de l'entreprise préconisent tout un arsenal réglementaire et juridique. La formation spécialisée de magistrats au droit concurrentiel est souhaitée. Tout comme la formation et le renforcement de l'effectif des inspecteurs et contrôleurs du commerce et des douanes, en priorité ceux en poste au niveau des frontières. Le durcissement de la législation pénale en la matière notamment par l'indexation de la sanction pénale (emprisonnement - amende) sur le montant de la marchandise contrefaite est préconisé par les gestionnaires de BCR qui réclament en outre l'application de la loi 04 - 04 du 23 juin 2004 relative à la nominalisation, particulièrement son chapitre III qui traite de la conformité aux règlement techniques et aux normes nationales. En dépit de la conjoncture difficile caractérisée par l'augmentation des prix des matières premières et l'érosion des parts de marché engendrée par l'absence de règles de fonctionnement normalisée de la sphère commerciale nationale, l'entreprise a pu réaliser au titre de l'exercice 2006, un chiffre d'affaires de 2397 millions de dinars (MDA). Ces chiffres représentent une augmentation de 29 MDA par rapport à 2005. le taux de réalisation des objectifs a atteint 97%. Notons que la coutellerie ayant réalisé en 2005 un chiffre d'affaires de 518 MDA a lors de l'exercice 2006 enregistré un déficit provoqué essentiellement par la concurrence des produits contrefaits vendus à des prix dérisoires. L'opération de destockage de l'ordre de 200 millions de dinars a porté sur les consommables pour lesquels des mesures de restrictions ont été imposées. Ces mesures qui se sont soldées par la réduction drastique des achats et un recours limité aux financements extérieurs ont été salutaires pour BCR qui passe le cap du redressement vers l'expansion et le partenariat extérieur son credo pour l'exercice 2007. Pour l'illustration, le volume des achats qui a connu une baisse de 29% l'équivalent de 384 MDA a permis à l'entreprise d'amortir l'impact du renchérissement de ses inputs et de sauvegarder l'équilibre de sa trésorie qui a dégagé en 2006, un solde d'exploitation de 661 MDA contre 343 en 2005. La révision à la baisse des dépenses de l'activité (achats : - 235 MDA, personnel : - 35 MDA et dépenses générales : - 13 MDA) sont à l'origine des résultats sus-nommés. La réduction des charges du personnel de 6% par rapport à 2005 est à signaler. Le rapport agent / chiffre d'affaires est depuis trois années en nette progression. Il est même significatif. De 1 596 KDA en 2004, le taux ayant atteint en 2005 le chiffre de 1690 KDA, a fait l'exercice écoulé un autre saut pour franchir la barre de 1 960 KDA. A la lecture et analyse de ces agrégats qui se trouvent depuis des années sur une pente ascendante, la BCR consolide en dépit d'un environnement des plus hostiles ses performances et actes de gestion faisant d'elle un modèle à suivre et à accompagner dans son implacable combat contre la contrefaçon…