La contrefaçon a porté un sérieux coup à l'entreprise publique BCR, spécialisée dans la boulonnerie et la coutellerie. Le processus de privatisation de l'entreprise, lancé en 2005 par la SGP Equipag, qui a engagé des discussions avec le groupe espagnol TECCA, le français Dassault et un groupe portugais de taille modeste, a échoué à cause des produits contrefaits et qui sont introduits sur le territoire algérien par l'intermédiaire d'importateurs qui vendent des produits au label BCR beaucoup moins chers que les originaux. Un représentant du groupe espagnol Tecca, intéressé par la branche coutellerie et robinetterie de la BCR, s'est alarmé de l'ampleur du phénomène de la contrefaçon dans la région de Sétif où se trouve le siège social de la BCR. "En se rendant au marché d'El-Eulma, il s'est dit choqué par le nombre de produits contrefaits en vente libre", a déclaré une source proche de BCR au journal électronique "Tout sur l'Algérie". L'entreprise publique qui perd de 20% à 40% de parts de marché, soit près de 400 millions de dinars annuellement, a signé plusieurs accords avec les douanes algériennes afin de lutter contre la contrefaçon dont elle est victime. Pour rappel, son PDG, Mohamed Hadi Ouadfel, a déjà lancé plusieurs appels aux autorités publiques pour renforcer le dispositif de lutte contre la contrefaçon. L'entreprise a tiré la sonnette d'alarme et pointe du doigt la permissivité des frontières qui laissent passer n'importe quelle marchandise contrefaite. Le manque de contrôles rigoureux aux frontières est présenté comme le principal facteur de la dégradation de la situation du marché de la robinetterie. Et si cette situation persiste, BCR risque de mettre la clé sous le paillasson dans peu de temps, et ce sont les 1 500 travailleurs de l'entreprise qui se retrouveront au chômage. Pis encore, ces produits contrefaits ont un impact sur la santé. Et pour cause, les alliages utilisés à forte dose sont très toxiques. Ils contiennent une forte dose de plomb, selon des analyses faites par des experts. Les produits qui portent le sigle BCR sont contrefaits dans des pays d'Asie pour revenir sur le marché algérien où ils sont vendus très facilement, puisque les clients n'arrivent pas à identifier les vrais des faux produits. Néanmoins, la SGP Equipag, va relancer, en 2008, le processus de privatisation des trois filiales du groupe BCR : Saniak (Aïn Kebira, Sétif), Ofree (Bordj-Menaiel, Boumerdès) et Orsim (Oued Rhiou, Relizane).