La contrefaçon en Algérie gagne de plus en plus du terrain et cause d'énormes préjudices financiers aux entreprises nationales, à l'image de l'Entreprise nationale de boulonnerie, coutellerie, robinetterie et éviers (BCR), dont le siège social est implanté à Sétif et qui est sérieusement touché par ce phénomène dévastateur. C'est l'image de marque de BCR qui est ternie par ce fléau. Le constat est déplorable, puisque l'entreprise BCR, au label connu, subit un préjudice annuel de 500 millions de dinars, correspondant à 25% de son chiffre d'affaires. Cela se traduit par une perte de parts de marché de l'ordre de 20 à 40%. Sans compter le risque de pertes d'emplois à terme. Les responsables de cette firme tirent la sonnette d'alarme et pointent du doigt la permissivité des frontières qui laissent passer n'importe quelle marchandise contrefaite. Le manque de contrôles rigoureux aux frontières est présenté comme le principal facteur de la dégradation de la situation du marché de la robinetterie. Et si cette situation persiste, BCR risque de baisser rideaux dans les cinq années à venir, et ce sont les 1 500 travailleurs de l'entreprise qui se retrouveront au chômage. Pis encore, ces produits contrefaits ont un impact sur la santé. Et pour cause, les alliages utilisés à forte dose sont très toxiques. Ils contiennent une forte dose de plomb, selon des analyses faites par des experts. Les produits qui portent le sigle BCR sont contrefaits dans des pays d'Asie pour revenir sur le marché algérien où ils sont vendus très facilement, puisque les clients n'arrivent pas à identifier les vrais des faux produits. Et cela porte un sacré préjudice au prestige et à l'équilibre financier de l'entreprise certifiée, alignée sur les normes internationales et dont les produits sont même exportés vers certains pays. Pour tenter de mettre fin à cette pratique, les dirigeants de BCR organisent depuis quelques temps des rencontres à travers lesquelles ils tentent d'alerter les clients et les pouvoirs publics face à cette situation. Ces mêmes responsables préconisent de mettre en place un laboratoire de contrôle ou un dispositif du genre au niveau des frontières pour contrôler les produits de robinetterie et de boulonnerie frappés du sigle BCR et ainsi l'entreprise s'engage à prendre en charge la formation des douaniers. Cette pratique n'est pas nouvelle pour BCR, puisque cette dernière a poursuivi en justice des distributeurs pour avoir commercialisé des produits faussement estampillés de son sigle entre 2002 et 2004 dans les villes d'Oran, El-Eulma et Sétif.