L'entreprise nationale de production de boulonnerie, coutellerie et robinetterie, BCR, ambitionne d'atteindre, à l'horizon 2014, un taux annuel de croissance de 10%. Ainsi, selon , selon Mohamed-El Hadi Louadfel le P-DG de l'entreprise , dont le siège social se trouve à Sétif, ce résultat est sous-tendu par l'augmentation attendue du chiffre d'affaires actuellement de l'ordre de 2,4 milliards de DA et qui devrait croître de 1 milliard de DA au terme des 4 prochaines années. Un "nouveau plan stratégique de développement" visant à améliorer l'outil de production, vient d'être adressé, dans cette optique, aux instances concernées, a indiqué M. Louadfel à l'APS, soulignant que BCR a réussi, durant trois décennies, à se faire un nom dans le paysage industriel national, malgré de nombreuses contraintes dont la contrefaçon n'est pas des moindres. Issue de la restructuration de la société nationale de constructions mécaniques (Sonacome), en 1983, elle n'a pas tardé à se distinguer par la qualité supérieure de ses produits avant de subir les premiers assauts dévastateurs de la crise économique et la "vague de fond" provoquée par la vertigineuse dévaluation du dinar, a noté M. Louadfel, assurant que le groupe a su faire face aux retombées de la période "noire" du pays. Activant dans un large créneau qui va de la boulonnerie à la robinetterie en passant par la coutellerie, BCR s'est faite connaître particulièrement par la "pureté et la finesse de la vaisselle de luxe qu'elle produit", a également affirmé son P-DG. Le sigle BCR est aujourd'hui en passe de devenir une véritable "griffe" grâce à une stratégie basée sur l'amélioration de la qualité, a assuré M. Louadfel, précisant que c'est sur cet axe là que les efforts consentis par les responsables de BCR ont été de tout temps focalisés. Les concurrents, des contrefacteurs ont touché au point faible des Algériens: leur poche. Ces "faussaires" usent de matières de bas de gamme et imitent le produit BCR, proposé à des prix défiant toute concurrence, a regretté M. Louadfel. Ces faux produits BCR font perdre à BCR quelque 500 millions de DA chaque année. Un budget "très important" en mesure de soulager l'entreprise d'une dette qui ne cesse de perturber son cycle de développement, a soutenu le premier responsable du groupe. l'entreprise BCR souffre de ce problème depuis 1994 et qui a pris une dimension particulière à partir de 1998. L'entreprise BCR vient de traverser une étape importante caractérisée par la signature avec la direction générale des Douanes d'un accord au terme duquel les deux parties vont essayer de voir ensemble les voies et moyens à même de limiter le phénomène de la contrefaçon et réduire ses effets sur l'activité de l'entreprise. Les responsables de cette société par action (SPA) au capital de 32,5 millions de dollars US, composée de trois filiales situées à Ain El Kebira (Sétif), Bordj Menail (Tizi Ouzou) et Oued Rhiou (Relizane), respectivement spécialisées dans la robinetterie, les articles en inox et la boulonnerie, tentent de remédier au spectre de la contrefaçon par la création d'une nouvelle filiale pour la commercialisation de ses produits qui vient d'être mise en service à Sétif-ville. Conscients de ce qu'ils considèrent aujourd'hui comme une ''tare'', les dirigeants de cette entreprise ont décidé enfin d'investir le champ de la communication pour dire ''haut et fort'' qu'ils sont là et qu'ils ''innovent'', a assuré le P-DG. La BCR qui n'a jamais mis en place de plan social, ce qui constitue en soi une vraie performance, a su comment gérer ses effectifs actifs dont le nombre a néanmoins baissé de 2.130 agents en 1996 à 1.230 en 2008. ''On n'a jamais mis quelqu'un à la porte et on est toujours debout'', a indiqué M. Louadfel. BCR dispose d'un marché de qualité, d'une solide réputation et d'une ambition ''calculée noir sur blanc'', ce qui en fait, dit-il, un ''joyau de l'industrie nationale qu'il s'agit de préserver''. Cette machine industrielle, qui fabrique annuellement, entre autres, 8.000 tonnes de boulonnerie et 1.600 tonnes de robinetterie, de quoi équiper 100.000 logements, en plus de la réalisation de 28 millions de pièces au moyen d'un seul poste, semble se tourner vers le partenariat. M. Louadfel a indiqué à ce propos que des discussions étaient en cours avec ''un opérateur espagnol, présent dans une cinquantaine de pays, et qui désirerait s'allier au groupe''. Il faut savoir aussi que le marché de la sous-traitance dans les domaines de la charpente métallique, des chemins de fer, du logement, dans des structures de l'armée et dans les hôpitaux lui offre une bouffée d'oxygène, mais les besoins en argent frais de l'entreprise sont estimés à quelque 985 millions de dinars, sans compter sa dette évaluée à 3 milliards de DA. Les responsables de la BCR souhaitent aujourd'hui une ''décision politique'' des pouvoirs publics, à même de ''sauver définitivement'' leur entreprise de l'asphyxie financière même si, pour le P-DG, l'avenir du groupe est ''loin d'être en danger''. ''On garde l'espoir, a-t-il dit, pour que 2010 soit l'année du soulagement''. Dans ce contexte, M. Louadfel a indiqué que le plan de développement 2010-2014 devrait être validé par l'Etat après examen par le Conseil des participations de l'Etat (CPE) du dossier de relance présenté par la BCR, celle-ci sollicitant notamment des taux préférentiels pour son programme d'investissement. M. Louadfel assure que le groupe a toutes les capacités pour répondre aux besoins du marché national et de l'exportation. Des capacités qui sont le produit du savoir-faire d'Algériens qui ont su faire front face à une multitude de contraintes.