Le groupe BCR (Entreprise Nationale de Production de Boulonnerie, Coutellerie et Robinetterie), fait face à un acharnement, sans précédent, de la contrefaçon asiatique. D'après son PDG, Mohamed-El Hadi Louadfel, «le préjudice est énorme et se chiffre à 500 millions de dinars (50 milliards de centimes) annuellement». Obéré jusqu'aux oreilles avec une dette estimée à 3 milliards de dinars et des besoins financiers évalués à quelque 985 millions de dinars, le Groupe BCR crie haro et sollicite l'intervention des hautes instances de l'Etat. « Le préjudice dù à la contrefaçon est très important. Sa valeur est en mesure de soulager l'entreprise d'une dette qui ne cesse de perturber son cycle de développement », a soutenu le premier responsable de BCR. Le Groupe BCR, un fleuron de l'Industrie algérienne qui a survécu miraculeusement à la «catastrophe» de désagrégement du tissu industriel, sollicite les services concernés à l'effet d'intervenir, surtout que les concurrents asiatiques ont déclaré textuellement qu'ils « ne laisseront de ce groupe purement algérien que son sigle en or», regrette le même Directeur. En effet, ces faussaires asiatiques, forts d'un talent consommé dans la copie, usent de matières de bas de gamme et imitent le produit BCR, proposé à des prix défiant toute concurrence», a-t-il déploré. Désormais, la situation financière du groupe a mis son warning, ce qui affectera à coup sûr le développement du groupe, la seule solution à sa survie. Pour le moment, son PDG prône une parcimonie financière draconienne. Il indiquera à ce sujet : «On n'a jamais mis quelqu'un à la porte et on est toujours debout». Et d'ajouter que les bouffées d'oxygène viennent du marché de la Sous-traitance dans les domaines de la charpente métallique, des chemins de fer, du logement, dans des structures de l'armée et dans les hôpitaux. Une décision politique sauvera BCR Saisissant l'opportunité de cette conjoncture économique, marquée par l'intervention de l'Etat dans le domaine économique, les responsables de la BCR souhaitent aujourd'hui une «décision politique» des pouvoirs publics, à même de «sauver définitivement» leur entreprise de l'asphyxie financière. Même si, pour le PDG, l'avenir du groupe est «loin d'être en danger». «On garde l'espoir, a-t-il dit, pour que 2010 soit l'année du soulagement». En effet, le groupe BCR qui n'a jamais mis en place de plan social —ce qui constitue en soi une vraie performance— a su comment gérer ses effectifs actifs dont le nombre a néanmoins baissé de 2.130 agents en 1996 à 1.230 en 2008. …ou un partenaire étranger Le Groupe fabrique annuellement, entre autres, 8.000 tonnes de boulonnerie et 1.600 tonnes de robinetterie, de quoi équiper 100.000 logements, en plus de la réalisation de 28 millions de pièces au moyen d'un seul poste, semble se tourner vers le partenariat. En effet, des pourparlers de partenariat sont en cours avec «un opérateur espagnol, présent dans une cinquantaine de pays, et qui désirerait s'allier au groupe». Cette solution permettra à BCR d'atténuer les effets dévastateurs de la contrefaçon et offrira au groupe l'opportunité de passer à la phase de développement du design de ses produits tout en préservant leur qualité, a encore assuré le PDG. En attendant une «solution heureuse» au problème financier. BCR par les chiffres Les responsables de BCR de cette SPA, au capital de 32,5 millions de dollars US, composée de trois filiales situées à Ain El Kebira (Sétif), Bordj Menail (Tizi Ouzou) et Oued Rhiou (Relizane), respectivement spécialisées dans la robinetterie, les articles en inox et la boulonnerie, tentent de remédier au spectre de la contrefaçon par la création d'une nouvelle filiale pour la commercialisation de ses produits qui vient d'être mise en service à Sétif - ville. Le groupe BCR (Entreprise Nationale de Production de Boulonnerie, Coutellerie et Robinetterie), dont le siège social se trouve à Sétif, ambitionne d'atteindre, à l'horizon 2014, un taux annuel de croissance de 10%, selon son PDG. Ce résultat est sous-tendu par l'augmentation attendue du chiffre d'affaires, actuellement de l'ordre de 2,4 milliards de Dinars, et qui devrait croître de 1 milliard de dinars au terme des 4 prochaines années, selon ce dirigeant. Un «nouveau plan stratégique de développement» visant à améliorer l'outil de production, vient d'être adressé, dans cette optique, aux instances concernées, a encore indiqué le PDG, soulignant que BCR a réussi, durant trois décennies, à se faire un nom dans le paysage industriel national, malgré de nombreuses contraintes dont la contrefaçon n'est pas des moindres.