On se rappelle des années naissantes du terrorisme où la Kabylie était comparée à la Suisse du fait de sa tranquillité relative. Si les plus stupides pensaient que cela avait un rapport avec le fait que Aït Ahmed vive en Suisse, la réalité est que le terrorisme avait épargné la Kabylie, alors qu'il mettait le feu partout ailleurs. Aujourd'hui, tout a changé. Sauf Aït Ahmed, encore en Suisse. Mais en Kabylie, et alors que pratiquement partout ailleurs, le terrorisme vit réellement des instants résiduels, il est très actif en Kabylie. Pourquoi ? La thèse classique explique que cette région est difficile d'accès, vallonnée, accidentée et déserte. C'est d'abord oublier un peu vite que la Kabylie est la région la plus dense en termes de population. Ensuite, en termes de régions difficiles d'accès, il y en a beaucoup d'autres, l'Algérie étant elle-même un pays difficile d'accès, les ex-puissances coloniales en savent d'ailleurs quelque chose. Que dire de l'Ouarsenis, du Titteri ou des Aurès ? Rien. Un autre argument invoqué est le gel des activités des gendarmes dans la région, dû aux affrontements entre les Kabyles et les hommes verts. Les gendarmes étant les premières victimes des attentats du GSPC, ont-ils réellement besoin de l'avis des Kabyles pour se défendre ? Non. Reste la question. Le GSPC est-il kabyle ? Réputés être de farouches opposants à l'islamisme tout comme des rebelles au pouvoir, les Kabyles peuvent-ils avoir des liens objectifs avec Al Qaïda, puisqu'aux dernières nouvelles c'est cette marque déposée qui a déposé les revendications concernant les derniers attentats ? Peu probable. En attendant une explication, on peut déjà affirmer que les Kabyles resteront toujours des êtres étranges. C'est probablement pour cette raison qu'ils sont encore là après tous les drames qu'a vécus l'Algérie et qui les a toujours touchés au premier degré.