Le problème du terrorisme en Kabylie pose problème, et ce n'est pas un pléonasme. Depuis des années, les forces de sécurité n'arrivent pas à éliminer les groupes terroristes de la région, comme ils l'ont fait dans les années 1990, poussés à l'action après les grands massacres de civils dans la Mitidja, en mettant le paquet pour anéantir le GIA. En Kabylie, on les appelle les Aït Laden, en référence à Ben Laden, mais qui seraient kabyles. Les Aït Laden écument la région, organisent des attentats contre les forces de sécurité avec une préférence tout préférentielle pour les gendarmes et, encore une fois ce n'est pas un pléonasme, distribuent des CD rom de leurs opérations à tous les jeunes de la région, en leur fournissant parfois de l'argent contre du renseignement. Le problème de la Kabylie dépasse la Kabylie et un grand débat sur la sécurité nationale devrait bien sûr être organisé dès que les tenants d'un régime autocratique et centralisé partiront. Si les uns affirment que c'est la faute des Kabyles qui ont sorti les gendarmes de la région et, de fait, ont autorisé une large circulation du GSPC, les autres affirment que le pourrissement de la région a été réfléchi en haut lieu. Les deux explications ne tiennent pas. Si le régime voulait vraiment faire coopérer la population dans la lutte antiterroriste, il aurait lourdement condamné les auteurs, gendarmes, du printemps noir et recherché avec sérieux ses commanditaires. Quant au pourrissement, il ne sert finalement que les Aït Laden. Quand Ahmed Ouyahia, Kabyle, a été nommé chef du gouvernement en remplacement du Saoudien Belkhadem, la première chose qu'il a faite a été de se réunir avec le général Boustilla, patron de la gendarmerie, et le colonel Tounsi, patron de la police. L'armée n'était pas représentée, tout comme le DRS. On a vu le résultat. Les Aït Laden ont bien travaillé cet été.