La maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou occupe le devant de la scène ces derniers temps d'une manière singulière. Non pas en matière d'activités culturelles, mais plutôt sur un plan qui a trait à son existence même. La délimitation de sa superficie est sujette à une vive polémique. La Maison de la culture n'est plus qu'un numéro d'un dossier traité par la justice. Les faits paraissent troublants pour certains. L'ancien directeur de cet établissement et une famille installée dans le périmètre de l'institution depuis les années 1940 ont entamé une procédure en justice pour des motifs différents, et chacune des parties s'appuie sur un arrêté du wali pour se défendre. Le premier est expulsé d'un logement de fonction de la Maison de la culture, situé dans l'enceinte même de l'établissement mais qui finalement appartiendrait à une agence foncière basée à… Blida. Le fonctionnaire qui dirige actuellement la Cinémathèque d'Alger se base sur un arrêté du wali car, celui-ci exclut son logement du patrimoine de la Maison de la culture suivant un rapport dressé par la direction des Domaines de la wilaya. Pour sa part, la famille Zoubir remet en cause le même arrêté car il inclut son habitation dans la superficie de la Maison de la culture, et qui, de ce fait, estime que l'administration l'a dépossédée d'un bien qui lui appartient depuis près d'un siècle. L'ancien wali avait signé le 21 févier 2005 un arrêté qui délimite le patrimoine immobilier de la Maison de la culture. Dans une lettre ouverte publiée par le quotidien gouvernemental Horizons daté du 4 février 2007, Hacène El Hadj Abderahmane, docteur d'Etat en sciences de l'art, ancien moudjahid et directeur de la Cinémathèque d'Alger explique : « Le logement que j'occupe ainsi qu'un autre, identique et accolé au mien, ne figurent nullement dans cet arrêté, ni la parcelle n°2 sur laquelle sont bâtis les deux logements. » Pour avoir interpellé le ministère de la Culture sur cette situation, Hacène El Hadj est relevé de ses fonctions de directeur de la Cinémathèque d'Alger. Pour sa part, Mme veuve Zoubir, indique dans une demande adressée au ministère de l'Intérieur : « Cet arrêté a indûment inclus ma propriété qui est d'une superficie de 3 327 m2 que j'occupe depuis 1942 au vu et au su de tout le monde et qui était limitrophe à l'époque à l'ancienne prison de Tizi Ouzou et actuellement devenue Maison de la culture. » Les héritiers informent qu'une action en justice a été engagée devant la Chambre administrative d'Alger contre l'arrêté du wali qui, ne reflète pas à leur avis, la situation géographique des lieux. Cette affaire est considérée à Tizi Ouzou comme une opération sournoise pour s'accaparer des assiettes foncières. Difficile à vérifier. Mais, les prédateurs fonciers sont tellement à l'affût qu'il est difficile de douter.