Alors que le FLN s'engage dans la bataille des législatives et au moment où Abdelaziz Belkhadem appelle à la « poursuite de la lutte contre la corruption politique », beaucoup de personnes ici, à commencer par les vrais militants de ce parti, s'interrogent sur le sort réservé à la commission d'enquête dépêchée récemment à Chlef par ce responsable pour faire la lumière sur ce qui est qualifié de « mascarade électorale » lors des dernières sénatoriales. Pour rappel, ce scrutin avait été remporté par le candidat du RND qui ne dispose que de 82 sièges, alors que le FLN en détient la majorité avec 158 sièges. Le candidat du FLN et de nombreux militants de la base avaient alors crié au scandale, accusant certains de leurs élus d'avoir « vendu leur voix et favorisé leur adversaire pour des considérations bassement matérielles ». La direction nationale du parti n'a pas tardé à réagir et a dépêché, début de février dernier, deux de ses membres sur place pour enquêter sur les raisons ayant été à l'origine de l'échec cuisant du parti majoritaire. Pratiquement, tous les députés et élus du FLN siégeant au niveau des assemblées locales ont été entendus par la commission d'enquête sur ce qui s'est réellement passé ce jour-là. On croit savoir qu'un rapport accablant mettant en cause des élus connus pour leur allégeance à l'administration locale a été rédigé et transmis à l'instance exécutive du parti pour les mesures à prendre contre les mis en cause. Or, à ce jour, aucune information officielle n'a filtré sur le sujet, pendant que des élus ciblés s'étaient empressés de retirer leurs formulaires de candidatures aux législatives au nom du même parti, comme si de rien n'était. Ces derniers vont jusqu'à dire à leur entourage qu'ils sont soutenus par des milieux puissants qui leur auraient garanti une place en tête de liste, que le peuple vote ou non en leur faveur. Voila donc à quoi se résume essentiellement la discussion sur le prochain rendez-vous électoral qualifié pourtant de décisif pour l'avenir de la région et du pays. Effectivement, certaines formations ne semblent pas tenir compte de la volonté populaire et se réfèrent plutôt à des habitudes et des réflexes qui ont causé un préjudice certain à la représentation de cette wilaya d'un million d'habitants au niveau de l'Assemblée nationale. Sinon comment expliquer leur obstination à retenir des candidats de moins en moins populaires et qui ont fait leurs preuves sur le terrain, négativement bien sûr. Il faut dire que ces comportements malsains ont tendance à décourager de plus en plus les électeurs qui ont appris déjà à ne pas trop compter sur leurs élus.