Emmanuel Dibango N'Djocke naquit en 1993 à Douala dans le Cameroun, issu de groupes ethniques rivales. Cette raison d'être faisait de lui quelqu'un qui ne pouvait s'identifier complètement à ses parents. Après une enfance vécue à Douala, Manu fut envoyé en France par son père en 1949, pour qu'il subisse une formation professionnelle dans une école technique de Saint Calais, dans le Sarthe. C'est de la sorte qu'il atterrit dans une famille d'instituteurs qui a su l'adopter, malgré le mal du pays qui le rongeait. Manu décroche son bac à Reims en 1951, et puis, en cette période, sa consécration à la musique commença, alors qu'il s'initia au piano pour passer, par la suite au saxophone pour ce faire une place en tant que véritable musicien. A partir de 1955, il décide de vivre de la musique, et pour lui, une existence de nomade débutera par l'amorce de petits contacts et tournées dans les clubs, qui le mèneront à Bruxelles, Kinchasa, Douala. II retournera à Paris en 1965, où il fut embauché dans le groupe de la star rock des années 1960, Dick Rivers, ensuite celui de Nino Ferrer. Ce dernier se rendra compte de son talent de saxophoniste, il lui confia la direction de l'orchestre. Les tournées s'enchaînent jusqu'en 1969, date à laquelle Manu Dibango se séparera de Nino Ferrer. Vers la fin de cette année-là, il sort son premier album intitulé Saxy Party, composé de créations personnelles et de reprises, dans le style jazzy. En 1972, il signe son deuxième album à grand succès Soul Makossa, qui a fait « makosser la planète ». De l'avis des spécialistes, « c'est la première fois que l'Afrique pointe le nez dans la soul musique, héritière du jazz et du rythm'n bues. » Evidemment, la renommée de Manu Dibango grandit par le phénoménal triomphe de Soul Makossa. Alors, depuis ce temps, tout le monde comprit à jamais que cet instrumentaliste est un artiste doué. En 1973, il fait à l'Olympia un passage obligé pour prétendre à l'honneur des grands. Cet événement fut un succès et lui procura un couronnement en apothéose. En 1979, Manu Dibango s'installa pour de bon à Paris, et à partir de cette période-là, il ne cessera de tourner et d'enregistrer infatigablement, c'est-à-dire sans cesse. « Les musiques sont mes couleurs et toutes m'appartiennent pour réaliser mes propres tableaux. » ça, c'est du Manu Dibango bien makossé ! II est de toutes les modes. Source : Edmond Sadaka in Le français dans le monde.