La talentueuse comédienne Sonia présentera, ce soir, au Théâtre national d'Alger, en avant-première, sa dernière pièce théâtrale intitulée Langues des mères, adaptée par le dramaturge irakien Mohamed Kacem et tirée d'un texte d'Alexis Barnes. Cette nouvelle production, qui est inscrite dans le programme de la manifestation culturelle « Alger 2007, capitale de la culture arabe », permettra aux amateurs du 4e art de mesurer le talent inégal de la comédienne algérienne Sonia. Avec cette nouvelle pièce, Sonia signe sa septième expérience dans la mise en scène. Au cours d'une conférence de presse, tenue dans l'enceinte du Théâtre national d'Alger, l'artiste a expliqué à l'assistance nombreuse que sa production est une tragédie chargée d'émotions fortes et de dimensions humaines, incarnées par les deux principaux personnages qui jouent le rôle de la mère, ce symbole d'amour, de vie, de sacrifice et d'abnégation. Elle révélera qu'elle a choisi ce texte éternel et conjoncturel car les affres et les horreurs de la guerre sont les mêmes partout dans le monde. Elle ne cachera pas son adoration pour les deux personnages principaux qu'elle aurait souhaités interpréter sur la planche car son temps a été absorbé par la mise en scène. Elle expliquera que son passage à la mise en scène s'explique par le fait de l'existence d'une véritable crise de la mise en scène dans le théâtre algérien. Pour les besoins de la pièce, les rôles étaient confiés à Tounès Aït Ali (la mère étrangère) et à Rania Sirouti (la mère autochtone). Quant au langage utilisé dans la pièce, la comédienne a affirmé avoir utilisé son penchant pour l'arabe classique en affirmant que « les amoureux du théâtre en Algérie sont en admiration devant cette langue ». Il est à noter que le thème de la pièce a déjà été traité sur les planches par Mohamed Kacem au milieu des années 1980. C'est, dit-elle, « un travail humain qui résume l'éternel conflit entre les forces du bien et celles du mal ». Et d'ajouter que Mohamed Kacem lui a donné le feu vert pour le traitement dramatique du sujet en toute liberté. Pour Mohamed Kacem, les événements de la pièce ne sont qu'un de « cri contre la guerre ». En effet, les événements se situent dans un climat de terreur, de sang et de destruction où on rencontre une mère étrangère dont le fils a été fait prisonnier, et, dans l'autre, une mère dont le pays a été occupé et dont le fils a également été incarcéré. Il est à noter, par ailleurs, que cette pièce théâtrale sera reconduite demain et vendredi sur les planches du Théâtre national d'Alger, avant d'entamer une tournée nationale. Jeudi dernier, le 8 mars, Journée mondiale de la femme, Sonia s'est vu décerner le prix de la Résistance des femmes contre l'intégrisme et contre l'oubli par l'association RAFD pour saluer son combat, son courage, et surtout son talent.