La hausse des prix du pétrole ces dernières années a amené beaucoup de gouvernements à rechercher la diversification en matière d'approvisionnements énergétiques. Le sommet entre les deux plus grands producteurs d'éthanol, à savoir les Etats-Unis et le Brésil, a abouti à la signature d'un accord. La rencontre avait déjà pour principal objectif de sceller une alliance consacrée à l'éthanol comme biocarburant. L'alliance stratégique qui a été scellée vendredi dernier à Sao Paulo a été considérée comme un partenariat visant à donner encore plus d'importance à ce biocarburant qu'est l'éthanol et à favoriser la création d'un marché global pour le produit en définissant des normes techniques communes vu que l'éthanol produit au Brésil et celui produit aux Etats-Unis sont différents. Si le Brésil a toujours défendu la consommation de l'éthanol, vu qu'il est le plus grand exportateur de ce produit, les Etats-Unis eux sont à la recherche de substituts du pétrole brut qu'ils importent du Moyen-Orient ou du Venezuela pour assurer leur indépendance en matière d'approvisionnement. Quelques jours avant la venue du président des Etats-Unis, le président brésilien Luiz Inacio Da Silva avait annoncé qu'il allait évoquer les taxes douanières imposées par Washington sur l'éthanol importé du Brésil. L'éthanol brésilien, qui est fabriqué à partir de la canne à sucre, est plus cher sur le marché américain que l'éthanol fabriqué aux Etats-Unis à partir du maïs à cause des taxes douanières pratiquées par le gouvernement américain. A Sao Paulo, le président Bush n'a pas caché l'objectif recherché dans cette concertation sur de nouveaux carburants qui pourraient remplacer ceux fabriqués à partir du pétrole brut.« Si vous êtes dépendant du pétrole venu de l'étranger, vous avez un problème de sécurité nationale. En d'autres termes, la dépendance à une énergie venue d'ailleurs signifie que vous dépendez de décisions prises ailleurs », a-t-il souligné. Les Etats-Unis ont produit environ 16 milliards de litres alors que le Brésil a produit environ 15,5 milliards de litres. La hausse des prix du pétrole ces dernières années a amené beaucoup de gouvernements à rechercher la diversification en matière d'approvisionnements énergétiques. Même si les biocarburants ne peuvent pas remplacer le pétrole, ils peuvent néanmoins enrichir le bilan énergétique. Surtout qu'en matière d'environnement, le gain est important puisque l'émission de gaz serait quasi nulle. Au début du mois de mars, soit une semaine avant le sommet Etats-Unis-Brésil consacré à l'éthanol, le Brésil, les Etats-Unis, la Chine et l'Union européenne avaient lancé à l'ONU une initiative conjointe « pour promouvoir le développement du marché international des biocarburants ». A ces pays se sont associés l'Inde et l'Afrique du Sud. Lors d'une conférence de presse, ils ont annoncé la création d'un forum international des biocarburants visant à augmenter la production, la distribution et l'utilisation de produits alternatifs aux carburants fossiles. Une conférence internationale sur les biocarburants doit se tenir l'année prochaine au Brésil. Une organisation internationale consacrée à l'éthanol pourrait naître à l'occasion vu le grand intérêt accordé par les grands pays consommateurs de carburants à l'éthanol. La hausse des prix du pétrole aura contribué à rechercher de nouvelles solutions pour faire face à la consommation de plus en plus importante de pétrole.