Le projet d'une gare routière à Béjaïa, longtemps resté otage d'obstacles, laisse voir ses premiers contours et un début de concrétisation avec l'inscription de l'opération dotée d'une enveloppe de 400 millions de dinars sur le budget du ministère des Transports. L'écueil du foncier étant solutionné avec la récupération d'un terrain ayant abrité une ex-briqueterie, le projet se dessine à travers ses premiers plans présentés mardi dernier à la presse par le bureau d'études retenu pour cela dans une réunion présidée par le wali. Ce sera donc aux Quatre-chemins, sur une superficie de plus de 4 ha à côté de la caserne de la Protection civile qui consent à céder pour les besoins du projet des espaces abritant actuellement de vieux hangars, que naîtra la future gare routière intra et inter-wilayas de Béjaïa. Un vieux projet qui a toujours été une promesse conditionnelle tant l'écueil foncier a pesé de tout son poids dans son devenir. Le bureau d'études BART, maître d'œuvre, a présenté des plans d'une construction de 2500 m2 avec charpente métallique et un revêtement en aluminium qui permettra une « rapidité d'exécution ». Ce qui promet un délai de réalisation réduit à compter de l'été prochain, après l'approbation des cahiers des charges déposés au niveau de la Commission nationale des marchés et le lancement aussitôt de l'appel d'offres, selon le wali. Le bâtiment que l'on a voulu épousant la courbe longitudinale inspirée du mont Gouraya abritera la gare qui s'organisera autour d'un grand hall d'accueil qu'ouvre des points de contrôle des bagages et ponctué par un point d'informations qui accompagnera les panneaux de signalisation et le tout sous l'œil vigilant d'une télé-surveillance recommandée. Dotée d'une cafétéria au bout, la structure dont l'aménagement spatial ne diffère pas trop de celui de la gare routière de la capitale, encore faut-il assurer sa propreté, est appelée à abriter, entre autres, des toilettes publiques et des commerces, qu'entrecoupera une entrée secondaire, auxquels feront face cinq salles d'embarquement. La mezzanine, l'étage d'en haut, sera réservée, elle, à l'administration de la gare, à une pharmacie, des agences bancaires, d'assurance, de la poste et de voyage. L'extérieur est aménagé pour des espaces d'embarquement et de débarquement séparés pour les deux modes de transport, ainsi que pour le transport urbain, une aire pour les taxis, des parkings pour bus et voitures. Des allées piétonnes couvertes sont également prévues. La gare est pensée pour couvrir un maximum de 1803 départs quotidiens à l'intérieur de la wilaya et 241 départs vers des destinations hors wilaya. Situé sur un site donnant sur deux voies à grande circulation, le projet ne devra sa grande utilité qu'à la levée de certaines réserves que le bureau d'études a d'ailleurs soulevées en attirant l'attention, principalement, sur l'urgence de la réalisation d'un échangeur, un autre projet à obstacles, avec l'option d'un accès direct vers la gare. En attendant, des recommandations ont été faites pour des aménagements dans le périmètre de façon à faciliter l'accessibilité à la gare, la création de « gares routières secondaires par daïra avec un système de correspondance », l'élargissement des accès sur les deux routes lesquelles donnent sur la gare (RN 12 et la rue des Frères Tabet), création d'une « gare ferroviaire dans l'environnement immédiat » et la réaffectation de l'ancienne gare SNTV. Le wali s'est engagé à prendre en charge les aménagements urbains suggérés avec la délocalisation de l'école primaire y existant et se dit devoir se battre pour la gare SNTF. Pour l'échangeur, le projet risque malheureusement de prendre encore du temps et partant de remettre en cause l'objectif recherché d'une meilleure fluidité de la circulation à ce niveau.