Un accueil particulièrement chaleureux a été réservé au roi d'Espagne, Juan Carlos, et à la reine, Sofia, qui ont accompagné le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, dans cette visite oranaise plutôt symbolique et touristique qui devait clore le séjour des invités de l'Algérie. Oran : De notre bureau Vers midi et demi, lorsque le cortège officiel est apparu devant l'entrée principale de l'Hôtel de ville, la place du 1er Novembre qui lui fait face était déjà noire de monde. De simples citoyens mais aussi des représentants du mouvement associatif ou des directions de l'exécutif mobilisés pour la circonstance ont rempli cette esplanade, munis de drapeaux des deux pays et des portraits des deux chefs d'Etat. Un poster géant représentant les deux personnalités couvre tout un pan d'un immeuble désaffecté. A côté, sur un balcon, on peut lire sur la banderole d'une association : « Longue vie au roi et à la reine d'Espagne ». Certains étaient là depuis le début de matinée, assistant aux démonstrations des cavaliers de la fantasia, baroud, rythmes karkabou des troupes folkloriques et chants des scouts. Les autorités locales avaient barricadé les rues, délimitant le parcours de la délégation algéro-espagnole. La ville, pour la circonstance, s'est parée de ses plus beaux atours. La visite a commencé symboliquement à l'entrée de la mairie, dont la bâtisse a également subi un embellissement, et la délégation a été reçue par le P/APC d'Oran. Ces personnalités ont d'abord posé pour des photographies souvenir avant d'entamer un bain de foule. La délégation a effectué un petit trajet à pied sous les acclamations de la population. Le chef de l'Etat qui a l'habitude de ces liesses populaires a, par deux fois, une fois à gauche, une fois à droite, faussé compagnie à ses hôtes pour aller serrer la main à des citoyens qui scandaient son nom et celui de son invité. Un peu plus bas, à l'autre coin de la place, les véhicules étaient déjà prêts à démarrer. Le cortège a alors pris la direction Est de la ville. A la résidence d'hôtes El Bahia, le couple royal a eu droit à une réception au cours de laquelle des présents ont été offerts. Il s'agirait, indique-t-on, de portraits du père du souverain espagnol qui aurait séjourné à titre privé à Oran durant les années 1980 et d'une robe traditionnelle oranaise pour la reine. Celle-ci devait également plus tard enfiler un burnous offert par Abdelaziz Belkhadem. A signaler que plusieurs personnalités ont accompagné le chef de l'Etat, dont M. Bedjaoui, ministre des Affaires étrangères, M. Bensalah, président du Sénat, M. Khelil, ministre de l'Energie et des Mines et M. Medelci, ministre des Finances ainsi que d'autres personnalités. Ensuite, indique-t-on encore, le président de la République s'est dirigé vers l'hôtel Sheraton. Projet de restauration de Santa Cruz Le mont Murdjadjo a été la destination du roi d'Espagne et de son épouse qui étaient accompagnés, dit-on, du ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni. La délégation s'est arrêtée devant l'entrée du fort Santa Cruz et de la chapelle Notre-Dame du Salut, située en contrebas. L'association Bel Horizon a eu à présenter le fort et, selon le président de cette organisation, le ministre des Affaires étrangères espagnol a réitéré une promesse faite il y a deux ans et qui consiste en une contribution à la restauration de ce monument historique. Plus haut, vers le plateau connu sous le nom Moulay Sidi Abdelkader, à titre symbolique, un arbre a été planté pendant qu'une troupe de musique spécialisée dans le genre andalou exécutait quelques airs. De retour à l'hôtel Sheraton, les deux chefs d'Etat se sont ensuite rendus à Arzew pour une visite à l'entreprise Fertial, spécialisée dans la production de l'ammoniac et de l'urée, un projet algéro-espagnol (Fertiberia) qui prévoit à l'avenir, selon un cadre de cette société, via l'unité ammoniac III, de produire 1,1million de tonnes par an. Les deux unités disponibles actuellement produisent, dit-on, 1500 t/jour. C'est en 2005 que les Espagnols ont acquis 66% des parts d' Asmidal, une société qui employait en 1997 plus de 1500 travailleurs. Toujours selon le même employé, le plan social et les départs volontaires ont réduit les effectifs à près de 700 employés. Aujourd'hui, on estime que de belles perspectives s'ouvrent pour cette société mixte qui a dû investir, toujours selon la même source, près de 850 millions de dollars en plus de la formation du personnel. Après cette visite, alors que le soleil commençait à décliner à l'horizon, à partir de l'aéroport, la délégation espagnole, dont une trentaine de journalistes, a quitté l'Algérie laissant derrière elle une ville qui n'a jamais été, sinon à de rares occasions, aussi belle et propre. Le restera-t-elle ?