Le roi d'Espagne, Juan Carlos 1er, depuis hier, à Alger, pour une visite d'Etat de trois jours en Algérie, à l'invitation du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Le souverain espagnol, accompagné de la reine Sofia, a été accueilli à son arrivée à l'aéroport international Houari-Boumediene par le président Bouteflika. Les deux hommes se sont ensuite entretenus au siège de la présidence de la République.Les entretiens en tête-à-tête se sont ensuite élargis aux membres des délégations. Ont pris part à ces entretiens du côté algérien, le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, M. Mohammed Bedjaoui, le ministre des Finances, M. Mourad Medelci, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, le ministre du Commerce, M. El Hachemi Djaâboub et le conseiller diplomatique du président de la République, M. Abdellatif Rahal. Et du côté espagnol , M. Miguel Angel Moratinos, ministre des Affaires étrangères et M. Bernardino Leon, secrétaire d'Etat aux affaires étrangères. La reine Sofia a, pour sa part, inauguré une exposition consacrée au penseur espagnol Raymond Lulle, sous le titre ‘'Raimundus, christianus arabicus''. La reine, accompagnée de Mme Souad Bendjaballah, ministre déléguée à la Recherche scientifique, a visité les différentes parties de l'exposition portant sur la vie et l'œuvre de Raymond Lulle. La manifestation culturelle, organisée conjointement par l'Institut Europeu de la Mediterrania (IEMed), la Bibliothèque nationale d'Algérie, le ministère espagnol des Affaires extérieures et de la Coopération, commémore le 700e anniversaire du séjour de Raymond Lulle dans la ville de Béjaïa. Cette exposition, réalisée pour la première fois sur Raymond Lulle, se veut, selon les organisateurs, une ‘'contribution significative à la connaissance d'un épisode concret de l'histoire des relations entre la Couronne d'Aragon et les pays du Maghreb''. ‘'L'exposition Raimundus, christianus arabicus'' présente le cas de Raymond Lulle comme un produit paradigmatique de la rencontre des cultures qui a eu lieu à l'époque médiévale. Lulle, qui est un ‘'Catalan de Majorque, comme il se plaisait à le dire, se proposait de développer un projet personnel empreint d'une dimension intellectuelle, religieuse et politique d'une exceptionnelle richesse, en ce qu'elle témoigne de l'importance de l'apport de la culture catalane dans l'histoire des relations interculturelles'', est-il noté dans le document de présentation de cette manifestation culturelle. L'exposition comporte une quinzaine de manuscrits datant des 13e, 14e et 15e siècles, dont quatre corpus contemporains de Raymond Lulle, remontant au premier quart du 14e siècle. Au siège de la présidence de la république, ce sont six accords de coopération économique, diplomatique et parlementaire, qui ont été signés en présence du président Bouteflika et du du roi Juan Carlos 1er et de son épouse, la reine Sofia, ainsi que des membres composant les délégations des deux pays. M. Mohammed Bedjaoui et son homologue espagnol, M. Miguel Angel Moratinos, ont signé un accord portant sur le transport aérien, un deuxième sur la coopération parlementaire et deux dans le domaine maritime. Les accords maritimes consistent en un «plan d'intervention algéro-espagnol en cas de catastrophe en Méditerranée» et un «mémorandum d'entente sur la coopération technique dans le domaine de la recherche et du sauvetage en mer et de la lutte contre la pollution maritime et sa prévention». Le sixième accord est un mémorandum d'entente entre le ministère algérien des Finances et le ministère espagnol de l'Industrie, du Tourisme et du Commerce. Il a été signé, côté algérien, par le ministre des Finances, M. Mourad Medelci, et le secrétaire d'Etat espagnol au Tourisme et au Commerce, M. Pedro Mejia. Dans un toast prononcé lors du déjeuner offert en l'honneur du roi d'Espagne Juan Carlos 1er et de la reine Sofia, le président Bouteflika a indiqué que les relations entre l'Algérie et le Royaume d'Espagne connaissent “une évolution positive marquée par le développement d'un dialogue politique de haut niveau et le renforcement des bases d'un partenariat mutuellement bénéfique”. Il ajoutera que le Traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération signé le 8 octobre 2002 à Madrid, «se pose indubitablement comme un acte fondateur d'une coopération rénovée entre l'Algérie et l'Espagne, assise sur un socle d'intérêts réciproques et portée par des valeurs» auxquelles, a-t-il dit, «nos deux peuples sont profondément attachés». Au sujet de la question sahraouie, le chef de l'Etat dira que «seule la reconnaissance du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination est de nature à résoudre le problème», et qu'aucune autre formule ne peut être viable.