Participant à Genève à la session plénière de la Conférence du désarmement, le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki a expliqué la nouvelle ligne de conduite de son pays sur le dossier nucléaire. « L'Iran n'a pas l'intention de plier devant la communauté internationale, mais veut négocier. ». Le ministre iranien des Affaires étrangères a réaffirmé le droit de son pays à disposer de l'énergie atomique et prôné la voie diplomatique. « Si nous nous asseyons autour d'une table pour parler de ces questions, nous pouvons parvenir à une solution globale et équilibrée », a souligné Manouchehr Mottaki. Sur la question si l'Iran est prêt à suspendre sans délais ni conditions de savoir l'enrichissement de son uranium et ainsi appliquer la requête de la communauté internationale, le chef de la diplomatie iranienne hausse le ton et insiste que le « débat » doit toutefois se tenir « en dehors » du Conseil de sécurité des Nations unies. Si les négociations devaient revenir au niveau de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), l'Iran se montrerait disposé à « offrir des garanties » sur son programme nucléaire et son non-détournement à des fins militaires. « Notre usage de l'énergie nucléaire et nos objectifs sont pacifiques », a indiqué M. Mottaki. « Nous sommes prêts à le démontrer à travers des mécanismes de garantie. » Le ministre des Affaires étrangères a indiqué qu'il existait un certain nombre « d'idées » à ce propos, par exemple la mise en place d'un consortium pour traiter de questions relatives à l'énergie atomique. « Nous voulons la transparence en matière d'énergie nucléaire », a résumé le ministre iranien. Manouchehr Mottaki a une nouvelle fois réaffirmé le droit pour son pays de disposer de l'atome et de poursuivre ses enrichissements d'uranium. « Tout membre du Traité de non-prolifération nucléaire a le droit de procéder à l'enrichissement. Nos activités nucléaires sont légales, il n'y pas de raison de les stopper », a-t-il insisté. « Il est dans notre intérêt de disposer de l'énergie atomique, comme c'est le cas dans vos pays », a-t-il lancé à une assistance médusée. « L'énergie fossile va un jour disparaître et le nucléaire est propre et bon marché. » L'Iran redoute-t-il une intervention militaire américaine ou israélienne contre ses installations nucléaires ? Le ministre iranien a considéré qu'une telle option ne pouvait être qu'un « échec ». « Sur la question nucléaire, il y a deux chemins : la coopération ou la confrontation ». « Notre préférence a toujours été à la coopération et nous ne donnons aucune chance à l'action militaire. Nous croyons qu'il reste suffisamment de rationalité aux Etats-Unis pour rejeter cette option. » Les paroles directes de Manouchehr Mottaki ont provoqué la colère des délégations israélienne et américaine, qui ont quitté la séance. Peu intimidé, le ministre iranien a simplement regretté que dans ces conditions, il soit clair que le dialogue soit impossible.