C'est en marge de la Journée nationale des handicapés que la Ligue nationale de handisport a organisé, jeudi dernier, une manifestation sportive, laquelle fut prise en charge dans sa totalité par la direction de la jeunesse et des sports de la wilaya. Au cœur des préoccupations des organisateurs de la manifestation, qui a regroupé les différents clubs et associations pour handicapés de la wilaya, la prise d'autonomie des handicapés et leur intégration grâce à la pratique du sport. C'est dans ce but que fut organisé à Sétif le 2e tournoi du championnat national de football visuel, une compétition officielle qui se déroule à Aïn El Fouara pour la première fois depuis sa création, et durant laquelle se sont affrontées des équipes de football, composées de non-voyants des wilayas de Sétif, Ouargla, Blida, Laghouat et Tiaret. A noter, la performance de l'équipe El Anwar de Sétif, qui a remporté haut la main le match l'opposant à l'équipe de Ouargla. Le football visuel rejoint ainsi la liste des disciplines de handisport à l'instar du basket-ball, de la natation ou encore du tennis de table. « Notre objectif est de promouvoir les handisports afin de faciliter l'insertion des personne handicapées dans le monde et les sortir de l'isolement dans lequel ils sont très souvent confinés », dira Melle Madi, présidente du Club Handisport. Elle expliquera que les associations de handicapés ont plus que jamais besoin d'une mobilisation générale et de subventions de toutes parts afin d'améliorer la vie sociale de cette frange de la population qui nécessite des soins particuliers et adaptés à leurs besoins. « La mise à disposition de véhicules adaptés au transport de personnes en situation de handicap physique ou mental est une nécessité absolue », souligne Melle Touchal, entraîneur d'une équipe d'athlétisme féminin. Dans le même registre, une plus importante intégration de la femme dans les handisports ainsi que l'élargissement des disciplines sportives sont aussi à l'ordre du jour. La ligue, qui prend en charge les handicapés moteurs, les non-voyants ainsi que les inadaptés sociaux, ambitionne de favoriser une organisation régulière de ces manifestations sportives afin d'aboutir à une plus grande intégration sociale des personnes handicapées. A ce sujet, Benattia Karim, président de la ligue de handisport, se dit optimiste du fait que la ville de Sétif offre des structures d'hébergement et sportives particulièrement bien équipées pour accueillir des manifestations sportives nationales de tous genres. Et d'insister sur la nécessité d'obtenir de plus importantes subventions afin d'améliorer durablement et efficacement le statut social des handicapés, qui est particulièrement inquiétant. Toutefois, une plus grande sensibilisation de la population sur les obstacles auxquels butent quotidiennement les personnes handicapées reste nécessaire afin de dépasser les préjugés sociaux dont ils sont souvent victimes. M. Kermali, cadre de la direction de la jeunesse et des sports, affirme à ce sujet : « Le handisport n'est pas un sport social mais un sport de performance, qui implique un dépassement de soi. » Un challenge que ces athlètes hors du commun relèvent d'une façon admirable, à l'image de la sportive sétifienne Faiza Benaffia, vice-championne des jeux arabo-africains et triple médaillée d'or en juillet dernier. Il semble, toutefois, que la plupart des quelque 2 millions de personnes handicapées que compte l'Algérie n'ont pas accès à la pratique du handisport, processus qui s'avère pourtant particulièrement utile dans l'acquisition d'une meilleure polyvalence. Selon M. Benattia, c'est l'une des tares dont il faut se soucier pour faire que les handicapés deviennent acteurs dans leur communauté. L'insertion sociale des personnes handicapées passe donc également par la promotion des sports compétitifs favorisant un épanouissement, une plus grande confiance en soi, et une meilleure intégration de cette frange qui demeure le plus souvent en marge de la société. Notons par ailleurs que les enfants de la dynamique association Association des parents infirmes moteurs d'origine cérébrale (Apimc) attendent quant à eux leur nouveau bus devant remplacer la vieille guimbarde datant des années 1980. Un geste du wali, très sensible à ce genre de situation, fera plaisir à ces mômes.