Le ministère français de la Défense a publié sur son site internet un « dossier de présentation » des essais nucléaires français au Sahara, retraçant l'historique des tirs, les principaux accidents ou encore les « études radiologiques » des anciens sites. Paris. De notre bureau L'Association des vétérans des essais nucléaires (Aven) critique un rapport sur les essais nucléaires français au Sahara dans les années 1960 que le ministère de la Défense vient de porter sur son site internet, lui reprochant d'entonner « à nouveau le refrain de la bombe propre ». « Alors qu'il serait de la responsabilité du gouvernement français, en accord avec le gouvernement algérien, de mettre en place une surveillance de la radioactivité des sites, comme celle installée à Moruroa et à Fangataufa, de nettoyer les zones contaminées comme les Britanniques l'ont réalisé en Australie, le ministère de la Défense s'auto-congratule sur l'absence d'incidence environnementale de ses essais », s'indigne l'Aven dans un communiqué. L'association estime aussi que « le ministère de la Défense devrait instaurer un suivi médical des populations résidentes et de l'ensemble du personnel ayant participé au programme des essais ». « Ce rapport ne mentionne pas que le tir de Gerboise verte a été décidé sans souci de la météo, en plein putsch des généraux (avril 1961, ndlr), car le général De Gaulle craignait qu'ils ne s'emparent du pas de tir saharien », écrit notamment l'Aven. « Au cours de ce tir, l'armée a fait manœuvrer des troupes de chars venues spécialement d'Allemagne. Le rapport justifie cela par l'entraînement des troupes au port de la tenue de protection », ajoute l'Aven dont le président Jean-Louis Valatx estime que « cette raison ne justifie aucunement d'exposer des hommes aux radiations dont les conséquences étaient connues après les explosions de Hiroshima et Nagasaki ». Le dossier du ministère, comprenant photos, cartes et graphiques, présente en 28 pages le contexte général des 17 essais français, réalisés entre le 13 février 1960 « Gerboise bleue » et le 16 février 1966 « Grenat », tant en atmosphérique dans le désert, qu'en galeries creusées dans le massif granitique du Tan Affela.