Le procès de l'ex-numéro 2 du GSPC, Amari Saïfi dit Abderrazak El Para, et ses huit coaccusés a été reporté (pour la deuxième fois) à la prochaine session criminelle, en mai-juin 2007. L'annonce en a été faite hier en fin de journée par le président du tribunal criminel d'Alger lors d'une audience qui a duré quelques minutes. Le magistrat a invoqué le fait que le procès reste tributaire d'un « complément de procédures ». Extradé par les autorités algériennes de Libye, le 27 octobre 2004, El Para ne s'est pas présenté hier à l'audience. Le chef terroriste, même s'il est officiellement incarcéré, devait être jugé par contumace, selon une source judiciaire. La même source ajoute qu'un tel recours aurait évité de « refaire l'instruction ». Il faut rappeler que l'instruction a été ficelée alors qu'El Para était encore en fuite. Ancien parachutiste qui a fait l'école militaire de Biskra, déserteur des rangs de l'ANP en 1991, El Para s'est, rappelle-t-on, illustré en décembre 2002 par l'enlèvement de 32 touristes européens dans le Sud algérien. El Para est poursuivi pour des crimes de constitution de groupe terroriste armé, de port d'armes et d'explosifs utilisés contre les éléments des services de sécurité, d'actes de sabotage, de meurtres prémédités et de rackets en tous genres contre les citoyens. Ce terroriste en chef, qui a écumé plusieurs régions du Sud et de l'extrême Sud, s'est rendu coupable, de l'avis des juristes, de crimes contre l'humanité. Le renvoi du procès d'El Para intervient au lendemain d'un autre procès concernant deux autres chefs du GSPC, Hassan Hattab et Mokhtar Belmokhtar. Jugés samedi à Batna, ils ont été condamnés à mort par contumace. Ils ont été condamnés pour « constitution de groupes terroristes armés, atteinte à l'intégrité des intérêts de l'Etat, assassinat avec préméditation, incendie volontaire, vol et port d'armes prohibées ». Hassan Hattab aurait émis le vœu de se rendre aux services de sécurité et aurait défendu la charte pour la paix et la réconciliation nationale.