Le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), Ali Laskri, a entamé, depuis hier, la campagne de boycott des législatives du 17 mai prochain, à partir de Tizi Ouzou. Tizi Ouzou. De notre bureau Invité par la section FFS de Draâ Ben Khedda, à l'occasion de la célébration du 19 mars 1962 (date anniversaire du cessez-le-feu), M. Laskri s'est violemment attaqué à Bouteflika et aux membres du GPRA qui « ont détourné le combat de millions d'Algériens pour structurer un régime dictatorial qui a fermé tous les espaces d'expression et de liberté aux syndicats et aux militants des droits de l'homme ». L'orateur a déclaré que le boycott de son parti des prochaines législatives signifie un retour à l'essence même du FFS qui se résume en « la fidélité à l'esprit du congrès de la Soummam et des principes du 1er Novembre ». Selon Laskri, « le FFS ne veut plus participer à une assemblée qui ne représente rien aux yeux d'une société qui continue à être réprimée 45 ans après l'indépendance. Nous luttons pour le changement du régime qui a fait de la violence et de la répression un instrument de la dépolitisation de la société. Nous voulons un système pluraliste qui réglera les problèmes des Algériens avec le dialogue et la discussion », dira-t-il en citant les événements de 2001 en Kabylie. Pour le conférencier, « ce n'est pas en s'inscrivant à l'APN qu'on peut espérer voir tomber ce pouvoir qui est une machine destructrice des compétences. Ce pouvoir a tous les moyens pour détruire toute personnalité politique capable d'apporter du changement dans ce pays. Le meilleur exemple est celui de Khalida Toumi qui a été récupérée après des années de combat en faveur de la démocratie et des droits de la femme ». Laskri a indirectement fustigé Saïd Sadi, le président du RCD, qu'il a invité à faire autre chose « au lieu de s'occuper du boycott du FFS ». Continuant sur sa lancée, Laskri ajoutera : « Ceux qui étaient dans les institutions durant les événements de Kabylie n'ont rien tiré de leur expérience. Aujourd'hui, le pouvoir leur offre un plateau de télévision pour tromper, une fois encore, le peuple. Ceux qui prétendent représenter le combat démocratique n'ont rien tiré de leur expérience lorsqu'ils étaient à l'intérieur des institutions. Le FFS est dans la société pour construire l'alternative démocratique et ne cédera pas à la tentation des élections et aux tentatives de normalisation du pouvoir répressif. » Le premier secrétaire du parti de Hocine Aït Ahmed n'a pas épargné par sa critique les trois partis de l'Alliance présidentielle (FLN, RND, MSP). Revenant à la date anniversaire du cessez-le-feu, Laskri a tenu à « rendre hommage aux martyrs du combat démocratique de 1963. Il est du devoir de tout Algérien de les réhabiliter. Ce n'est pas à Bouteflika qui a violé la souveraineté du pays en privatisant les hydrocarbures de le faire ou de réaliser les objectifs des militants de la guerre de Libération nationale ». Il suggérera, à cet effet, aux militants de son parti de s'organiser et de se dresser contre toute atteinte à la démocratie, à la liberté et aux droits de l'homme en Algérie.