Dans le cadre de la manifestation culturelle Alger, capitale de la culture arabe 2007, l'institut Cervantès d'Alger a organisé, hier matin, au CIP du Théâtre de verdure d'Alger, une conférence-débat portant sur le thème : « L'alliance des civilisations comme élément de cohésion dans la Méditerranée », animée par Gema Martin Munoz. Docteur en philosophie arabe et islamique et professeur de sociologie du monde arabe et islamique à l'université autonome de Madrid, Gema Martin Munoz a réalisé plusieurs études en post-graduation à l'université du Caire. En avril 2006, elle a été honorée par l'Ordre des sciences et des arts d'Egypte. Cette universitaire émérite est l'auteure de plusieurs publications dont Irak, une défaite de l'Occident, l'Etat arabe, crise de légitimité et réponse islamique. D'emblée, la conférencière Gema Martin Munoz a insisté sur les caractéristiques de chaque être humain, et ce, tout en faisant en sorte que tous les peuples soient compatibles. « Nous respirons, dit-elle, le même air, nous contemplons les mêmes mers, nous nous déplaçons sous le même ciel. » Les mondes occidental et musulman font face à un problème de langage d'où cette nécessité de trouver une langue commune. L'universitaire a préconisé « un travail axé sur la recomposition historique des peuples. On ne connaît pas la mémoire historique de l'autre. Il y a un manque de connaissance dans les populations arabes sur l'histoire européenne ». La relation entre le monde arabe et celui européen ne tient pas en considération les instruments scientifiques. Ainsi, « il faut, insiste-t-elle, revendiquer la rigueur scientifique académique et le titre de connaissance pour se permettre de définir la réalité des autres. On ne peut pas se définir en qualité de spécialiste du monde arabe sans au préalable connaître parfaitement la langue arabe. De même qu'un travail pédagogique doit être fait pour freiner les développements de racisme. Les cultures et les civilisations doivent se développer et survivre grâce aux échanges permanents entre les pays voisins. » Il faut être conscient que si on ne fait pas un travail intensif, on aura une difficulté de discuter et de résoudre ensemble les problèmes politiques dans le Bassin méditerranéen.