Une centaine de professeurs de l'enseignement moyen (PEM) à Tizi Ouzou, inscrits « volontairement » à la formation continue initiée par le ministère de l'Education nationale, ont décidé de boycotter les examens. « Le retard enregistré pour débuter les cours, le contenu des enseignements dispensés qui ne répondent pas aux besoins pédagogiques réels de l'enseignant et la qualité des livres de cours que nous avions acquis une semaine avant les examens et dont la qualité laisse à désirer sont à l'origine de ce débrayage », déclare une délégation des PEM. Les enseignants protestataires dénoncent également l'absence de coordination entre les différents responsables de l'Education nationale et l'Université de la formation continue (UFC). « Nous avons reçu trois convocations différentes pour les examens », regrette un enseignant. La formation est dispensée en langue française alors que les manuels et les examens sont en langue arabe. « Nous avons été trompés par le ministère de tutelle qui nous a expliqué au départ que les sujets des examens seront confectionnés par nos enseignants formateurs de l'UFC qui sont nos seuls interlocuteurs », dénonce un membre de la délégation. Les PEM dénoncent aussi le traitement illégal des enseignants concernant la délivrance des diplômes de fin de cursus. « Il est anormal que le ministère décide de délivrer un diplôme de licence pour les titulaires d'un baccalauréat et se contenter d'une attestation pour ceux qui ne le sont pas. Pourtant, nous suivons la même formation », s'insurgent les enseignants contre le mépris de l'administration. Notons que les conditions socioprofessionnelles sont un autre écueil pour certains enseignants inscrits à la formation continue. Une pétition circule actuellement entre les enseignants du CEM pour dénoncer « le laisser-aller du ministère de l'Education qui doit assumer sa responsabilité quant à la situation que nous vivons aujourd'hui », conclut un enseignant.