Un sit-in a eu lieu hier devant la faculté de droit de Ben Aknoun à l'initiative de l'UGEL. Des étudiants, surtout ceux préparant le Certificat d'aptitude à la profession d'avocat (CAPA), soulèvent un certain nombre de problèmes. Ceux-ci sont liés à l'hébergement et à la restauration. Il faut signaler que des résidences universitaires - notamment au niveau des grandes villes - connaissent, itérativement, des mouvements de protestation. Les organisations estudiantines comme l'UNEA, l'UGEL ou l'AREN et même un syndicat comme le CNES ne ratent pas l'occasion pour déplorer, à chaque fois, « les mauvaises conditions dans lesquelles sont accueillis les étudiants ». Déjà bien avant la rentrée universitaire officielle 2004/05, intervenue le 2 octobre dernier, des responsables exerçant sous la tutelle de l'Office national des œuvres universitaires (ONOU) ont dû engager un bras de fer avec les étudiants. Un élément parmi d'autres qui alimente, ces jours-ci, les débats au sein de ces organisations, à l'instar de l'UGEL dont le bureau exécutif a réuni, la semaine dernière, les responsables de wilaya en prévision du congrès national devant se tenir dans les prochains jours. Ou bien, également, l'UNEA dont le bureau national regroupera, demain à Alger, les chefs des bureaux de wilaya. Face à cette effervescence, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique tient à apporter certaines vérités. Selon un responsable contacté hier, « la situation actuelle est un héritage de la gestion des années précédentes, et les correctifs apportés se font de manière graduelle ». Pour preuve, ajoutera-t-il, il a fallu au MESRS « deux années de mûre réflexion pour décider de la mise à jour, au niveau national, des listes des locataires des cités universitaires ». Devant l'afflux considérable de nouveaux bacheliers, poursuivra notre interlocuteur, le département de Dr Rachid Harraoubia a été amené « à entreprendre une opération d'assainissement du cadre de vie estudiantin ». Une opération qui se poursuit toujours et avec l'aide des autorités locales. Cette action a révélé, précise-t-il, que « des indus occupants squattent des cités universitaires ». Ces squatteurs sont, explique-t-il, au nombre de trois catégories. Une première catégorie où l'on retrouve des personnes qui n'appartiennent même pas au secteur de l'enseignement supérieur dont, pour une raison ou une autre, la présence a été tolérée. La deuxième concerne des travailleurs du secteur, mais à qui, maintenant, des solutions au sujet du logement leur ont été proposées. Et enfin, la troisième catégorie où des étudiants s'éternisent dans les cités universitaires, pour certains, jusqu'à 10 ans. Ces éléments constituent, selon notre interlocuteur, « une raison suffisante pour que des éléments tentent de créer des situations de confusion et de dérapage ». Cependant, tient-il à rappeler, « à maintes occasions, le ministre en personne a reconnu les difficultés qu'affronte la population estudiantine ». Mais ce n'est pas « avec la surenchère et des bras de fer que les 740 000 étudiants ayant rejoint cette année les universités vont se faire entendre ». Si le MESRS a sollicité des logements sociaux dans certaines wilayas pour accueillir les étudiants, « c'est là une preuve de sa bonne volonté » de prendre en charge les revendications exprimées aujourd'hui.