En cette première semaine du Ramadhan, la mercuriale fait un pied de nez à tous ceux qui prédisaient une hausse record de tous les produits de base. Au plus grand bonheur de la ménagère habituée, en ces moments si particuliers, à subir de plein fouet les effets pervers des manœuvres spéculatives de mandataires et d'intermédiaires passés maîtres dans l'art de saigner à blanc leur prochain. En effet, il suffit de déambuler au milieu des étals du marché Ferrando ou dans les travées hypersaturées du marché Boumezou pour se rendre compte que le cours de la mercuriale n'a pas été affecté par une quelconque hausse des prix, pourtant de rigueur en pareille circonstance. Un tel phénomène en plein Ramadhan étant rarissime, les ménagères en font leurs choux gras, chacune y allant de son commentaire pour tenter de démêler l'écheveau de ce marché si capricieux à leurs yeux. Les oignons à 20 DA le kg, la tomate à 25 DA, le poivron à 40 DA, la courgette à 40 DA, le piment premier choix à 50 DA, la pomme de terre à 30 DA, le chou à 50 DA font, en ces moments bénis, le bonheur de la ménagère. Les quelques primeurs flirtant avec la barre des 90 DA à l'instar des haricots blancs frais très prisés en ces temps où le fantasme culinaire est de rigueur ne font l'objet d'aucun commentaire, sachant que l'année écoulée, à cette même période, le prix du piment et de la tomate fraîche culminait bien au-dessus de ce niveau. Autre « curiosité » enregistrée, en dehors de ce cours de la mercuriale pas comme les autres : la baisse déroutante du prix des viandes blanches, un « phénomène » qui a marqué les esprits des habitués du marché Boumezou où le prix du poulet de chair est passé, en quelques jours, de 290 DA le kg à 170 DA, alors que l'escalope de dinde, proposée à 550 DA le kg à la veille du Ramadhan, est écoulée au prix exceptionnel de 380 DA, voire à 350 DA au niveau de certains étals connus pour casser les prix, à l'exemple également de la cuisse de dinde proposée au prix de 230 DA. Même les viandes rouges qui avaient dépassé la barre des 700 DA reviennent à de meilleurs sentiments. Un Ramadhan comme ça, on en redemande !