Les autorités de Tizi Ouzou semblent vouloir instaurer une sorte de régime d'exception contre les journalistes, cela au moment même où les pires formes de criminalité se développent dans la région à l'air libre. Dans le cas contraire, comment prendre alors l'interdiction brutale, hier en fin de journée, de la première des trois journées d'un séminaire organisé par la Fondation Friedrich Ebert au profit de correspondants de presse. A l'invitation de cette fondation, une trentaine de journalistes correspondants locaux, de Béjaïa, de Constantine et de Sétif aussi, ont en effet suivi avec intérêt le début de la rencontre de travail, centrée exclusivement sur les techniques rédactionnelles. Cette interdiction intervient alors qu'à Alger et ailleurs dans le pays, la fondation Ebert n'a jamais eu besoin d'autorisation pour mener ses activités. D'où il est difficile de comprendre les raisons de la réaction des autorités de la wilaya de Tizi Ouzou. Et dire que le wali, à son arrivée dans la région, a mené toute une campagne de charme auprès des journalistes. Campagne qui l'a d'ailleurs amené à faire nettoyer une petite stèle à l'entrée de la ville commémorant les journalistes algériens assassinés en accomplissant leur devoir d'informer.