Il y a des dossiers au niveau de la justice, mais je ne vous dirais pas plus », telle a été la réponse du wali de Tizi Ouzou, M. Ouadah, à une question sur le trafic du foncier au niveau de la commune de Tizi Ouzou, lors d'un point de presse organisé lundi dernier. Le premier responsable de l'administration locale révèle que « des situations ont atteint le seuil de l'intolérable. Beaucoup de gens se sont enrichis sur le dos de la collectivité. Ils se sont servis et resservis en utilisant des prête-noms ». M. Ouadah avait, le 30 septembre dernier, au cours de la cérémonie d'installation du nouveau maire de Tizi Ouzou, insisté sur ce qu'il a appelé « trafic effréné du foncier ». Au cours de sa conférence de presse, il est resté très évasif se contentant de promettre de ne pas laisser faire les choses, reprenant presque les mêmes accusations de malversations et de faux et usage de faux dans la délivrance de permis de construire. Le wali a reconnu, par ailleurs, que plusieurs services de l'administration et des APC sont impliqués dans ce trafic. Il a en outre annoncé, dans le cadre de la réorganisation des agences foncières, le gel des attributions de terrains jusqu'à installation de l'agence de wilaya. Une installation retardée par le refus de certains élus de signer des arrêtés de transfert des agences locales « sur injonction politique ». Pour lui, le foncier est devenu, « pour certains, un moyen de pression de clientélisme ». « Il y a des personnes qui n'admettent pas que l'agence de wilaya soit présidée par le wali, parce que c'est la poule aux œufs d'or qui leur échappe », a-t-il encore déclaré. Les discours et les révélationsur la dilapidation du foncier reviennent de manière récurrente dans les débats au niveau de la wilaya depuis plusieurs années, que se soit au sein de l'APW ou dans certaines déclarations des responsables, sans toutefois qu'il y ait réellement de suite. Alors si M. Ouadah a saisi la justice sur des affaires de trafic, beaucoup voudraient le croire. A une question sur le bilan des programmes dont a bénéficié la wilaya depuis le lancement du premier plan de relance économique en 2001, M. Ouadah a annoncé qu'en dehors du secteur de l'environnement, tous les projets inscrits ont été soit achevés, ou en cours de réalisation. « D'une manière générale, nous avons atteint nos objectifs », s'est-il contenté de dire, sans donner le moindre chiffre. Pour ce qui est des opérations inscrites dans le cadre de la protection de l'environnement, il a accusé les élus d'avoir empêché la concrétisation de nombreux projets en poussant les citoyens à s'opposer à la réalisation de décharges contrôlées et surtout le centre d'enfouissement. « Nous n'avons pas été relayés sur le terrain par les élus. Il n'y a pas de volonté chez les élus de prendre en charge le problème », dira M. Ouadah, avant de donner l'exemple du centre d'enfouissement (usine de traitement des déchets), qui devait être réalisé sur un terrain domanial à Tirmitine. D'un coût de 30 milliards de centimes, l'usine devait traiter des milliers de tonnes de déchets des communes de Draâ Ben Khedda, Tizi Ouzou et Tirmitine, mais des oppositions « manipulées » ont retardé le projet.