Le wali de Tizi Ouzou, M. Ouadah, a profité de la cérémonie d'installation du nouveau président de l'APC de Tizi Ouzou pour porter des accusations de détournement, de faux et usages de faux et de malversations dans la gestion de la commune de Tizi Ouzou. M. Ouadah a estimé que la gestion antérieure de l'APC, comprendre celle de l'ancien maire M.Cherak, a été caractérisée par « des comportements qui n'honorent ni les élus ni l'Etat » avant d'émettre le vœu de travailler avec le nouvel exécutif communal pour retrouver la crédibilité de l'institution et celle de l'Etat. Cette introduction faite, le wali fera étalage de ce qu'il qualifiera « d'écarts de comportement et d'écarts de gestion ». La première des accusations que lancera le premier responsable de la wilaya concerne la dilapidation du foncier par quelques initiés. « Il y a une dilapidation effrénée du foncier. Ce n'est pas normal que pour construire une classe on ne trouve même pas un seul mètre carré, alors que des assiettes de terrain existent pour lancer des coopératives immobilières », dira M. Ouadah qui évoquera l'utilisation de prête-noms par certains pour participer à plusieurs coopératives. Sans donner de nom ni désigner des coupables, le wali qui considère qu'on a transformé une belle ville comme Tizi Ouzou en « un ghetto amélioré ». Parlant toujours du foncier, il avoue détenir des dossiers sur des violations de la loi et de l'implication de certains responsables dans un trafic de faux et usages de faux concernant la délivrance des permis de construire. Evoquant la gestion de l'ancien exécutif, que l'administration a laissé faire, le wali citera des exemples de malversation tel l'achat d'un paquet de lessive à 95 DA ou le paiement d'un bidon de peinture à plus de 7000 DA. Pour lui, l'équipe de l'ancien maire a géré la collectivité dans une anarchie totale et la dilution des responsabilités entre les membres de l'exécutif. Les accusations de M.Ouadah sont graves et l'administration qu'il représente ne doit pas se suffire que de révélations ou de dénonciations, sinon ce serait de la complicité. Si le wali de Tizi Ouzou détient réellement des preuves sur le trafic du foncier, le trafic dans la délivrance des permis de construire, des cas avérés de dilapidation de biens publics, il doit les présenter à la justice. Le premier responsable de la wilaya qui a aussi évoqué plusieurs exemples de mauvaise gestion (non recouvrement des dettes de la commune, salariés fictifs, pléthore de personnel...) estime que la commune de Tizi Ouzou a dépassé tous les seuils en termes de masse salariale, qui représente 72% du budget de fonctionnement. Les « révélations » de M.Ouadah sont pour la plupart un secret de Polichinelle et ce n'est pas seulement l'actuelle assemblée qui a versé dans la trafic du foncier ou l'urbanisation anarchique. Il y a près d'un mois, il a demandé des audits sur tout ce qui concerne la gestion de la commune de Tizi Ouzou. Les présents (élus et cadres) à la cérémonie d'installation de M. Cherif Aït Ahmed dans ses fonctions de P/APC ont écouté le wali sans broncher, mais aujourd'hui ce ne sont plus de simples rumeurs colportées par la rue de Tizi Ouzou. Il a promis au nouveau maire de l'aider et de le soutenir, mais à aucun moment il n'a parlé des suites qu'il compte donner à ses accusations. Alors est-ce un simple discours de circonstance ou l'expression d'une volonté des pouvoirs publics de sévir contre tous les trafics ?