Une loi de finances complémentaire pour 2007, en rédaction, dégagera une enveloppe budgétaire de 10,6 milliards de dinars, a révélé, hier, Miloud Boutaba, secrétaire général du ministère des Finances. La subvention sera affectée, précise le même responsable, à combler le différentiel entre le prix de revient réel du litre de lait se situant à 36,9 DA et le prix administré à hauteur de 23,5 DA. Le SG du ministère des Finances, s'exprimant sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, a réitéré, par ailleurs, la position officielle du gouvernement de maintenir le litre de lait pasteurisé à 25 DA. Même en cas d'envolée plus importante des cours de la matière première sur les marchés mondiaux, le représentant du ministère des Finances exclut toute révision du prix administré en vigueur. « La subvention sera ajustée », confirme M. Boutaba, avant de préciser que « l'enveloppe prévue par la LFC 2007 sera mise à la disposition de l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL) », autorité de régulation que l'Exécutif a décidé de réactiver depuis un mois. « L'ONIL devrait être opérationnel dans le très court terme », rassure M. Boutaba. Dans l'immédiat, les pouvoirs publics ont pris la décision de recourir au Trésor pour débloquer une avance de 6 milliards de dinars au bénéfice du groupe public Giplait. Ce dernier pourrait ainsi importer les quantités de poudre de lait dont il a besoin pour faire fonctionner ses 17 unités de production mais, également, répondre aux besoins ressentis par les producteurs de lait et approvisionner le marché. Giplait continuera de distribuer la poudre de lait sur tout le territoire national jusqu'à la fin juin ou début juillet, puis l'ONIL prendra le relais et importera pour le compte des secteurs public et privé, précise l'invité de la radio. La traçabilité des subventions est une autre question soulevée par M. Boutaba, en soulignant que la poudre importée par certains opérateurs n'est pas essentiellement celle entrant dans la fabrication du lait en sachet, mais plutôt pour des produits dérivés. L'aide apportée par le gouvernement est censée induire un effet de réduction sur la facture de l'importation de la poudre de lait, s'attend le SG du ministère des Finances. Néanmoins, les avantages consentis aux mini-laiteries n'ont pas donné les résultats escomptés, déplore-t-il. Pour y remédier, un comité interministériel, composé de représentants des ministères de l'Agriculture et du Développement rural, des Finances, du Commerce ainsi que du département des Participations et de la Promotion des investissements, se chargera de mettre en place un système de contrôle pour suivre l'utilisation des subventions. « Nous voulons éviter la spéculation et le détournement de la production vers d'autres fins », soutient le SG du ministère des Finances. A noter que la facture de l'importation de lait en poudre est estimée à 600 millions de dollars par an. Les besoins annuels du marché sont estimés à 2,7 milliards de litres.