Les responsables qui, auparavant, justifiaient les retards par l'indisponibilité des crédits, sont désormais au pied du mur. Tous les budgets sont d'ores et déjà dégagés et mis à la disposition des ministères, wilayas et institutions de l'Etat. Une semaine seulement après sa signature par Abdelaziz Bouteflika, la loi de finances 2007 instruit, en quelque sorte, les institutions à se mettre tout de go au travail. C'est une nouveauté qui met au pied du mur les responsables qui, auparavant, justifiaient leurs retards par l'indisponibilité des crédits. C'est ce que laissa entendre, hier, le secrétaire général du ministère des Finances, Boutaba Miloud, lors d'une séance consacrée à la remise des cagnottes budgétaires. Reste à renforcer le contrôle sur le bon usage des crédits, une mission qui, d'après le directeur général du budget, Boumaâza Larbi, ne relève pas des compétences du ministère des Finances, plutôt de «certaines institutions habilitées». Si les retards dans l'accomplissement des projets ne sont plus justifiables, il n'en demeure pas moins qu'il s'avère nécessaire de demander les comptes à chaque fin d'année. Chose qui n'est, jusqu'ici, pas de la culture de nos responsables. En termes de chiffres, sur un montant de 1477,7 milliards de dinars représentant les autorisations de programmes (AP) prévues pour l'exercice en cours, une enveloppe de 989,5 milliards de DA seulement est notifiée, soit 76% des AP prévues. Ces crédits notifiés qu'épargne la loi de finances 2007 sont composés de 866 milliards de DA pour les programmes neufs (86,5%) et de 123,5 milliards de DA pour la réévaluation des programmes en cours d'exécution (13,6%). Le budget alloué pour l'exercice 2007 mobilise aussi des recettes de l'ordre de 997,5 milliards de DA pour le Programme complémentaire de soutien à la croissance (Pcsc) dont 722 milliards de DA sont notifiés (72,4%). A cela s'ajoute une autre cagnotte de 101,5 milliards de DA pour le programme complémentaire du Sud dont 101,2 milliards de DA notifiés (99,7%) ainsi que 198,7 milliards de DA pour le programme des Hauts-Plateaux dont 166,2 milliards de DA (83,7%). En outre, sur un budget d'équipement total de 2048,8 milliards de DA, la partie notifiée s'élève à 1365,4 milliards de DA, soit 82% des crédits de paiement ouverts. Les concepteurs de la loi de finances 2007, troisième année de mise en oeuvre du Pcsc, avancent des prévisions d'un PIB de 6233 milliards de DA et une croissance économique globale de 5,2% et 6,1% hors hydrocarbures. Il est prévu aussi un taux d'inflation de 3,5%, une progression de la valeur des exportations de marchandises de 2,1%, un taux de change à 74DA pour un dollar et un accroissement de 8% des importations de marchandises. Le plafond des recettes est fixé à 1802,6 milliards de DA, soit 7,1% de plus par rapport à la loi de finances complémentaire 2006. Quant aux dépenses, le calcul provisoire parle de 3623,8 milliards de DA, soit 1,9% de hausse, se répartissant en 1574,9 milliards de DA pour le fonctionnement et en 2048,8 milliards de DA pour l'équipement. Le déficit budgétaire a atteint 1821,1 milliards de DA, tandis que celui du Trésor 1722,4 milliards de DA, soit respectivement -29,2% et -27,6% par rapport au PIB. Les recettes fiscales (contributions directes et indirectes, produits des douanes...) s'élèvent à 676,116 milliards de DA alors que les recettes ordinaires (produits des domaines...) se chiffrent à 23 milliards de DA. Quant à la fiscalité pétrolière, elle est estimée à 973 milliards de DA contre 916 milliards de DA dans la loi de finances 2006. Une chose est certaine, le beau temps ne dure jamais trop longtemps, l'Algérie devra donc en profiter. C'est maintenant ou jamais.