Dans le cas où elle parviendrait à conclure ces contrats que les spécialistes estiment à 7 milliards de dollars, l'Algérie aura ainsi accompli une grande partie de son programme de rééquipement et de modernisation des unités de l'ANP. Les responsables des approvisionnements de l'Armée nationale populaire (ANP) auraient récemment passé une nouvelle grosse commande auprès des constructeurs russes d'armements pour acquérir les derniers-nés parmi leurs avions et leurs hélicoptères de combat. L'information, rapportée jeudi par le quotidien proche de l'Establishment russe Kommersant et reprise le même jour par l'agence Ria Novosti, précise en tout cas qu'Alger a « officiellement » invité la Russie, dans le courant du mois de mars 2007, à prendre part à des appels d'offres concernant la construction d'une frégate et à la réalisation conjointe de plusieurs autres navires. La même source révèle en outre l'existence d'autres négociations en cours portant sur la vente de chasseurs-bombardiers Su-32, d'hélicoptères Mi-28N, de lots supplémentaires de Su-30 et de MiG-29, de missiles Pantsir-S1 et de chars T-90S. L'on indique toutefois que le contrat concernant la livraison de missiles sol-air Pantsir-S1 est subordonné à l'achèvement de ses essais aux Emirats arabes unis, qui ont passé leur commande bien avant l'Algérie. Les responsables du bureau d'études d'appareils de précision de Toula (sud de Moscou) déclarent à ce propos que ces essais devraient prendre fin cet été. Par conséquent, ajoute-t-on, les livraisons de Pantsir aux Emirats ne devraient commencer que d'ici la fin de 2007. Des contrats qui, croit savoir le quotidien russe Kommersant, devraient être tous signés courant 2007-2008. Dans le cas où elle parviendrait à conclure ces contrats que les spécialistes estiment à 7 milliards de dollars, l'Algérie aura ainsi accompli une grande partie de son programme de rééquipement et de modernisation des unités de l'ANP. Des unités qui, rappelle-t-on, ont eu beaucoup à souffrir de l'embargo sur les armes non déclaré mais réel auquel avait été soumis le pays durant toute la décennie 1990. Durant cette période, les achats d'armements de l'ANP n'ont d'ailleurs pas dépassé les 500 millions de dollars. De 2000 à 2005, l'Algérie n'a pas consacré plus de 100 millions de dollars par an à l'achat d'armes. L'Algérie casse sa tirelire Ce n'est qu'en mars 2006 que le gouvernement algérien a décidé de casser sa tirelire et de mettre davantage de moyens dans l'équipement de l'ANP. L'Etat a investi, rappelle-t-on, près de 3,5 milliards de dollars à l'achat d'avions de combat russes, sur un contrat global de 6,3 milliards d'euros d'armements, le plus gros contrat jamais obtenu par Moscou en matière de vente d'armes, après la disparition de l'Union soviétique. Malgré son caractère historique, des sources proches du gouvernement russe avaient laissé entendre que cet important accord avec l'Algérie allait être très vite suivi par d'autres. Aussi, si les discussions menées actuellement par les deux pays débouchent sur un accord, Moscou se hissera inévitablement à la première place des pays exportateurs d'armes. Avant que l'Algérie ne décide de « faire son marché », les plus grands acheteurs d'armes et de matériels de guerre russes étaient l'Inde et la Chine. Les carnets de commandes avec ces pays s'étalent jusqu'à 2010 et se montent respectivement à 10 et 6 milliards de dollars.