La ville de Béchar, affirment des sources sûres, est en voie de concurrencer le sud tant le phénomène prend de plus en plus de l'ampleur ces dernières années. De 2006 à janvier 2007, plus de 120 clandestins avaient fait l'objet soit d'expulsion, soit d'emprisonnement pour divers motifs liés au commerce illégal de stupéfiants, port d'armes prohibées et résidence clandestine. La situation devient de plus en plus alarmante et aucune stratégie n'est malheureusement envisagée par les services concernés pour lutter contre le phénomène, qui commence sérieusement à inquiéter. Pour l'instant, on se contente d'arrêter et d'expulser les immigrants vers leurs pays respectifs, mais le flux migratoire continue et ne semble pas vouloir s'arrêter. Ces Subsahariens, pour la plupart en transit vers l'Europe, échouent dans la wilaya pour s'installer quelque temps en vivant d'expédients, ont fui leurs pays pour des raisons de survie économique. Selon les témoignages des habitants, ces africains, dès leur installation dans la wilaya, se mêlent et se familiarisent rapidement avec la population locale avec laquelle ils entretiennent, d'ailleurs, de bonnes relations. Ils n'éprouveraient aucune difficulté à trouver des logements en location auprès des résidents, dont la plupart ignore la législation en matière d'hébergement des étrangers en situation irrégulière. Récemment, une femme de 53 ans a fait les frais de cette ignorance en louant des chambres à 7 ressortissants africains, a été elle aussi incarcérée. Mais le problème de fond de cette immigration clandestine demeure entièrement posé et semble être occulté jusqu'ici. Dans une perspective à moyen terme et au regard de la cadence du flux migratoire en provenance de pays limitrophes, l'Algérie serait amenée forcément dans quelques années, à engager des pourparlers avec les dirigeants de ces pays pour essayer de stabiliser le flux migratoire, à défaut d'endiguer le phénomène, à l'instar de ce qui se passe entre l'Europe et les dirigeants de pays pourvoyeurs de contingents d'immigrants clandestins. Ne vaut-il pas mieux engager d'ores et déjà une réflexion sur le sujet et prendre les devants avant que la situation ne s'aggrave au lieu de continuer à discourir sur « l'aide constante apportée par l'Algérie aux pays africains démunis » ?