Après Maghnia et les frontières Ouest, d'autres régions commencent à connaître ce phénomène. Plusieurs localités enregistrent ces derniers jours, l'afflux de clandestins de différentes nationalités, venus chercher pitance dans ces bourgades où le chômage sévit. Récemment, les wilayas de Mascara, Saïda et Tiaret, à vocation agropastorale, sont devenues un pôle d'attraction pour des centaines de ressortissants syriens venus creuser des puits hydrauliques. Cette activité, qui échappe au contrôle des services concernés, a incité, il y a quelques mois, le wali de Mascara à promulguer une décision interdisant le forage dans le territoire de sa wilaya. Plusieurs fellahs, utilisant les nappes aquifères situées à de faibles profondeurs, ont dénoncé l'activité des puisatiers syriens. Interdits d'activité à Mascara, ces ressortissants moyen-orientaux se sont rabattus sur Tiaret et Saïda pour reprendre du service. Mais la semaine dernière, une simple opération de contrôle de situation a permis de découvrir que plusieurs Syriens étaient, en fait, des clandestins qui avaient dépassé les délais de séjour qui leur avaient été accordés. La justice s'est saisie du dossier et une dizaine risque l'expulsion. Ce phénomène est aggravé par la passivité des citoyens qui offrent parfois gîte et couvert à ces clandestins moyennant des travaux ou de l'argent. A titre d'exemple, plusieurs clandestins marocains choisissent les régions où sont implantés des chantiers de construction pour proposer leurs services. Plusieurs autoconstructeurs ou entrepreneurs de la région Ouest vanteront le savoir-faire des plâtriers marocains. La région de Tiaret connaît aussi le rush des «clandos» de l'Afrique subsaharienne. Ces derniers, venus des régions du Sud, font généralement des haltes dans cette ville avant de pousser plus loin vers l'Europe ou vers les camps érigés par leurs compatriotes dans la région de Maghnia. Une enquête sur l'apparition du sida dans la wilaya de Tiaret avait conclu à l'apparition de cas avec l'intrusion des premiers clandestins dans la région. Ces derniers avaient placé certaines dans des lieux de débauche implantés dans certains quartiers pauvres de la région. Récemment, 18 Nigérians, entrés illégalement en Algérie, ont été appréhendés dans la région de Relizane. Cette information confirmée par des sources sûres renseigne sur l'ampleur que prend le phénomène de l'immigration clandestine qui fait de notre pays une destination, voire une escale des ressortissants africains dans leur longue fuite vers le Nord. Les Nigérians, arrêtés dans la région de Relizane, vivaient de petits métiers et de travaux de maçonnerie encouragés en cela par l'absence de conscience chez certains de nos compatriotes qui n'exigent aucun document à cette main-d'oeuvre bon marché.