En relation directe et étroite avec le phénomène de l'émigration clandestine en direction de la péninsule, le “renvoi à l'expéditeur” dans le sens inverse semble également prendre une ampleur toute particulière. La série des expulsions par les autorités espagnoles qui aura marqué cette année 2008 se poursuit. L'ultime “contingent” qui vient de débarquer en terre natale, est un groupe composé de huit harragas, arrêtés peu de temps après leur débarquement sur le sol espagnol. Empruntant une embarcation de pêche, ils avaient quitté, au début du mois de Ramadhan, la côte mostaganémoise à partir du rivage de la commune de Sidi Lakhdar. Après arrestation et au terme de procédures d'usage particulières, ils ont fait l'objet d'expulsion du territoire espagnol investi illégalement. Selon certaines sources à l'écoute des échos parvenant de l'autre rive, des mesures strictes seraient appliquées contre le phénomène de l'immigration clandestine. En effet, tout immigrant ayant survécu à la périlleuse traversée clandestine, qui tombe sous les mains de la garcia civile, serait systématiquement renvoyé, à bord du premier bateau en partance vers le pays africain d'origine. Ce durcissement de ton dont font désormais preuve les autorités espagnoles se révèle être d'un impact indéniablement dissuasif face au phénomène de l'émigration clandestine du moment que nombre de prétendants et de candidats potentiels ne soient plus tentés par l'aventure. De plus, si l'on croit certains anciens harragas, il devient par ailleurs, particulièrement ardu et difficile de décrocher le moindre emploi en Espagne, et bien rares encore, seraient ceux qui supportent les conditions de travail s'apparentant à de l'esclavage. M. O. T.