La confection des listes de candidatures pour les élections législatives du 17 mai a été accompagnée d'un vent de turbulences au sein de nombreux partis. Des militants, mécontents de n'avoir pas vu leur nom porté sur les listes, s'en sont pris à leur direction régionale ou nationale. Les partis les plus secoués par cette vague de mécontentement sont surtout ceux qui forment l'Alliance présidentielle, à savoir le FLN (ex-parti unique), le RND (parti de l'administration) et le MSP (parti des islamistes modérés). C'est le cas, par exemple, de Mme Flici, députée du RND et également présidente de l'Organisation nationale des victimes du terrorisme (ONVT), qui ne semble pas apprécier le fait qu'elle ne soit pas reconduite pour briguer un troisième mandat. Elle n'est pas la seule au sein de la formation de Ahmed Ouyahia à éprouver du mécontentement quant à la manière avec laquelle ont été confectionnées les listes, on citera le cas de Mohamed Ben Ismaïli, ancien membre du conseil national et rapporteur de la commission économique et financière du Conseil de la nation, qui a quitté les rangs du RND pour rejoindre le Parti national pour la solidarité et le développement (PNSD). La raison de son départ du RND est qu'il n'a pas été retenu candidat dans la liste de sa région, à savoir Aïn Defla. D'autres militants du même parti se sont présentés sous d'autres couleurs politiques, motivant leur changement de « camp » par le fait qu'ils soient « marginalisés ». Des militants du FLN ont contesté, eux aussi, certaines candidatures, notamment à Aïn Defla. Ils ont même saisi le secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, pour qu'il intervienne et régle le problème. Pour ces militants, celui qui est placé en tête de liste, à savoir un certain Mohamed Nadjem, propriétaire d'un hôtel éponyme dans la même wilaya, « n'a jamais été militant au sein du FLN ». D'autres contestations, pour divers motifs, ont été constatées dans plusieurs autres régions. Le troisième membre de l'alliance, à savoir le MSP, n'a pas pu échapper, lui non plus, au vent de mécontentement de ses militants. Se sentant « marginalisés » par leur formation, certains militants MSP se sont présentés en listes indépendantes. C'est le cas de Mme Saliha Nouasri, 2e sur la liste du MSP en 2002, qui est à la tête d'une liste indépendante totalement féminine. Le mécontentement a touché la majorité des partis. Mais il reste qu'en dehors des membres de l'alliance, « le phénomène » est marginal.