Selon une source proche des services de sécurité, l'opération qui se déroule actuellement à Merdj Ouamane aurait eu comme point de départ une information livrée par un terroriste qui s'est récemment rendu aux autorités dans la région de Jijel. Il aurait révélé l'emplacement exact de casemates de grande importance sises à Amizour ainsi que la présence d'un nombre considérable de terroristes. Aussitôt reçu, ce renseignement de la plus haute importance a été exploité par les éléments des services de sécurité de Béjaïa qui ont organisé une surveillance étroite, mais discrète des lieux désignés. Ils se sont vite rendu compte des incessants va-et-vient d'éléments étrangers à la région qui utilisent surtout des vélos pour circuler, de préférence, de nuit. Leur nombre a également accrédité la thèse d'une présence massive. Le 25 mars dernier, les services de sécurité décident du bouclage des lieux, tout en procédant à l'arrestation des éléments du réseau de soutien au groupe préalablement identifiés. Pris au piège, les éléments du GSPC tentent bien une riposte, mais il est trop tard, toutes les issues de ce lieu de retraite, sis au pied d'un mamelon densément boisé au milieu de vieilles fermes datant de l'époque coloniale, sont bouclées. Appuyée par divers corps de sécurité et des patriotes de la région, l'armée s'est déployée en trois cercles concentriques autour des lieux, rendant impossible toute tentative d'évasion. Selon notre source, la casemate principale pourrait contenir une quarantaine de terroristes. L'existence d'autres casemates et même de tunnels n'est pas à exclure étant donné que ce lieu a été aménagé depuis des années. La riposte des terroristes s'est faite jusqu'à présent selon un schéma bien organisé, d'après le descriptif communiqué par notre source. Ils postent aux abords de leurs casemates deux tireurs isolés qui tentent, par des coups sporadiques, de concentrer sur eux le feu des soldats de l'ANP dans le but de localiser leur position. Au milieu de ces tireurs, le GSPC place sa principale force de frappe, notamment des fusils mitrailleurs, pour tenter d'ouvrir une brèche dans le dispositif mis en place par les militaires. Les terroristes attaquent et se replient au signal donné par leur émir embusqué à l'entrée d'une casemate. Lorsque les hélicoptères de l'armée prennent le relais des forces terrestres pour pilonner les positions du groupe, les terroristes tentent d'avancer jusqu'aux premières lignes pour se créer une brèche sachant bien que les hélicoptères ne vont pas prendre le risque de bombarder leurs camarades. Les hommes de Droudkel ne s'exposent qu'à très petits groupes qui ne dépassent pas la demi-douzaine. Les autres restent terrés à l'intérieur des casemates. Cette tactique ne leur a valu, jusqu'à présent, que des pertes estimées, par ailleurs, à une vingtaine d'hommes. Lorsqu'un terroriste est abattu, les paras avancent en rampant jusqu'à son cadavre et lui attachent ses pieds avec une corde. Le corps est ensuite tracté par un engin militaire jusqu'aux premières lignes. Depuis peu, les engins de terrassement ont commencé à défricher les abords des casemates afin de faciliter l'avancée de troupes. Toutefois, les militaires, qui sont sûrs de tenir leurs cibles sans aucune possibilité de fuite, ne se montrent pas particulièrement pressés de donner l'assaut pour ne pas risquer des pertes inutiles. Le repenti qui a donné l'information à l'origine de l'opération de Merdj Ouamane aurait évoqué la présence de beaucoup d'argent dans ces lieux. Pas loin de 15 milliards de centimes. Il aurait également révélé la présence de plusieurs émirs, dont au moins un, l'émir Soheib qui a été éliminé et dûment identifié. Depuis avant-hier, plusieurs informations font état de l'arrivée de troupes de renfort. Ce qui laisse croire que les militaires prennent toutes leurs précautions afin de parer à d'éventuelles manœuvres de diversion et à des tentatives du GSPC de desserrer l'étau sur Medj Ouamane.