Une quarantaine d'habitants de Bordj Menaïel a organisé hier un rassemblement devant le siège de la wilaya de Boumerdès pour interpeller les autorités sur ce qu'elle considère comme une injustice commise à son égard. La manifestation intervient après la condamnation par la justice de 33 chefs de familles à 6 mois de prison ferme avec ordre de quitter les logements qu'ils avaient « squattés » en mai 2006, à la cité Bastos de Bordj Menaïel. Quatre représentants des manifestants ont été reçus par les responsables de la wilaya qui leur ont expliqué que l'administration ne peut se mêler des affaires de la justice. Les citoyens qui ont « occupé illégalement » ces logements en mai 2006 sont les prétendants à ces habitations relevant du projet de 60 logements sociaux et participatifs que devait réaliser la CDL-EPLF de Boumerdès. Le projet avait été lancé en 2001 et devait être achevé au cours du 2e trimestre 2002. « Nous les avons occupés parce qu'ils étaient à l'abandon et nous avions peur que d'autres ne viennent les squatter comme cela s'est fait avec d'autres logements dans la même ville », ont déclaré hier les manifestants. Dans une correspondance adressée au SG de la wilaya de Boumerdès le 6 mai 2006, les bénéficiaires de ce programme écrivaient qu'ils étaient face à des difficultés avec le promoteur du projet, la CDL-EPLF. Des difficultés liées à l'« augmentation du prix que voulait imposer le promoteur en le faisant passer à 160 millions de centimes alors que le contrat stipule qu'en aucun cas le coût du logement ne peut dépasser 4 fois l'aide de la CNL, donc 120 millions de centimes », lit-on dans ledit document. Il y avait aussi « la non-délivrance des contrats ». « On ne nous a remis que les reçus de versement de l'apport initial », se plaignent les candidats à ce programme. Des citoyens, qui ont « squatté » des logements que le promoteur devait leur livrer il y a 5 ans, ont en fin de parcours écopé de peines d'emprisonnement au tribunal de première instance et sont allés se plaindre à la wilaya.A l'heure où nous mettons sous presse, on nous a répondu à la CDL-EPLF que les responsables étaient en réunion pour étudier ce problème.