Près de 300 citoyens ont observé hier un rassemblement devant le siège de la wilaya. Il a fallu l'intervention des forces anti-émeutes dépêchées sur les lieux pour disperser la foule en l'exhortant de se tenir loin de la rentrée principale de la wilaya. Dans la foulée, 8 personnes ont été interpellées. Deux ont été relâchées quelque temps après tandis que les autres ont été maintenues en garde à vue. Ces manifestants, en majorité des sinistrés relogés, demandent que l'Opgi cesse de les poursuivre pour non-paiement des loyers. Ces derniers sont destinataires de nombreuses mises en demeure de l'Opgi pour leur refus de payer le loyer, explique-t-on. En fait, il s'agit des sinistrés du séisme du 21 mai 2003, ayant bénéficié d'un relogement, et qui demandent encore de bénéficier de l'aide à l'acquisition de leurs logements. Par cette doléance, ils veulent éventuellement passer du statut de locataire à celui de propriétaire. Cette aide est estimée à 100 millions de centimes. Une revendication jugée non réglementaire par la wilaya, du fait que la loi n'autorise pas le bénéfice de différentes formules d'aide, à savoir l'aide au relogement (c'est leur cas), l'aide à la reconstruction et l'aide à l'acquisition. Cependant leur revendication, à l'instar de celle de tous les Algériens, est justifiée par leur situation socio-économique. Ces manifestants se qualifient de «sinistrés réduits au chômage». De ce fait, ils ne peuvent honorer les différentes charges en plus des redevances du loyer qui, pour rappel, varient entre 3000 et 4000DA, selon le type de logement. En outre, ces manifestants affirment que leur cas ne relève pas du social, mais plutôt des sinistrés. Certes, relogés, mais ils espèrent devenir propriétaires de leurs logements par la formule de location-vente auprès de l'Opgi avec évidemment le soutien des pouvoirs publics. Le beurre, l'argent du beurre, la femme du laitier et pourquoi pas la fille de la bergère? Selon un communiqué des services de la wilaya de Boumerdès, toute la réglementation a été expliquée à ces citoyens dont les représentants ont été reçus plusieurs fois à la wilaya. A titre de rappel, ces derniers seront à leur dixième rassemblement depuis leur relogement. Ils sont venus de différentes communes, respectivement Bordj Menaïel, Boumerdès, Beni Amrane, Corso, Boudouaou, Ouled Moussa et Zemmouri. A chaque fois, il leur a été précisé clairement que leur revendication ne peut être satisfaite. Cependant, ces derniers ne cessent de monter au créneau. Ces manifestants ont également saisi à de nombreuses reprises les autorités centrales, notamment le chef du gouvernement et le ministère de l'Habitat, qui les ont à chaque fois orientés vers la wilaya. Toutefois, les protestataires continuent de mettre en avant leur revendication par le biais des sit-in et rassemblement...