Des premières techniques de distillation à la chimie de synthèse, chaque procédé est adapté à un type de matière première dans la quête de son essence. Les écorces des fruits sont suffisamment riches pour pouvoir exprimer les essences naturelles. Séparée des fruits, l'écorce est percée de petits trous et pressée mécaniquement. L'extrait obtenu est décanté puis filtré sur du papier mouillé, pour séparer les parties aqueuses des huiles essentielles. La distillation consiste à séparer par évaporation les solides et les différents constituants volatils d'un mélange. On chauffe un mélange d'eau et de végétaux odoriférants. La vapeur d'eau entraîne les éléments odorants dans la colonne de distillation avant d'être refroidis puis recueillis dans un vase florentin ou un essencier. Par décantation, l'eau se sépare des éléments odorants qui sont alors récoltés et nommées « essences ». L'extraction par les solvants est la mise en contact avec des végétaux. Le solvant se gorge de corps odorants. Traditionnellement, cette méthode baptisée enfleurage était pratiquée à froid sur des corps gras. On obtenait des pommades ou des huiles odorantes. La graisse est, aujourd'hui, remplacé par des solvants volatils (méthanol, éthanol...) que l'on chauffe. Ces solvants sont ensuite éliminés par évaporation. On isole ainsi une matière cireuse. Celle-ci est mélangée à de l'alcool, chauffée puis refroidie, elle est purifiée des composés végétaux et des cires qu'elle contient. Une fois l'alcool éliminé par évaporation, reste l'absolu. Une autre étape est à recenser, celle de l'extraction. L'extraction par CO2 est placée sous pression à une température inférieure à 40°C, le CO2 passe alors au stade liquide. Il acquiert les qualités d'un solvant, alliées à la fluidité d'un gaz. Grâce à l'extraction, on peut obtenir des extraits de qualité olfactive et d'une pureté sans trace de solvants. Le CO2 permet d'extraire des substances odorantes peu volatiles, celles que dégagent les épices. Lorsqu'une molécule nouvelle de synthèse a été sélectionnée à l'issue d'une ou de plusieurs années de recherche, les techniques les plus sophistiquées sont mises en œuvre pour parvenir à la produire pure et en grande quantité. L'ensemble du processus de fabrication est plus au moins long. Il fait chaque fois l'objet d'une étude sur mesure. A titre d'exemple, pour obtenir du Plywood, à partir du « géraniol » pur, il est effectué une suite d'opérations (chlorations, distillations et autres estérifications). Au total, 6 mois de transformation avant d'obtenir la matière première sous forme utilisable. La nature est une source d'inspiration inépuisable scientifiques et parfumeurs mettent en œuvre leur créativité et leur curiosité pour identifier de nouvelles sources : une fleur rare, un parfum exquis ou encore un fruit fraîchement cueilli. L'échantillon, une fois choisi, il faut en capturer l'odeur. Les scientifiques utilisent la technique d'analyses du Nature Print. Pour capter une odeur, différents extraits sont soigneusement sélectionnés et évalués au moyen de la chromatographie et de la spectrographie de masse. Grâce au Nature Print, on peut ainsi reconstruire la finesse et la complexité d'une odeur pour être au plus près de la nature. Le Nature Print est à la parfumerie ce que la photographie est à l'illustration.